La direction du "Dialogue national", a annoncé sur Facebook le début de la première séance de dialogue portant "sur les priorités de l'action nationale dans le pays, en application de l'appel d’Al-Sissi, en avril dernier".
Juste avant la séance inaugurale, qui accueillera le conseil d'administration du dialogue (19 membres), Talaat Abdelkawi, membre du conseil et président de la Fédération générale des organisations civiles, a déclaré que la séance d'aujourd'hui "jettera les bases du dialogue et identifiera ses axes", rapporte le journal d’État Al-Ahram.
Le journaliste écrivain Imad El-Din Hussein, membre du conseil d'administration, a déclaré dans des déclarations à la presse que la réunion d'aujourd'hui est "procédurale" et un début du dialogue dans les délais, "contrairement aux affirmations de certains mettant en doute sa tenue".
Diaa Rashwan, le coordinateur du dialogue national et chef du Syndicat des journalistes, a annoncé dimanche que la première réunion de mardi (aujourd'hui), réunira des membres du conseil d'administration du dialogue, ce qui constitue le début officiel des travaux du dialogue. Au cours de la réunion, les détails, les dates et les décisions nécessaires seront examinés.
En avril dernier, Al-Sissi, qui assure la présidence de l’Égypte depuis 2014, a appelé à une "patrie qui accueille tout le monde". Son premier appel du genre à un dialogue national a été salué par de nombreux opposants de l’intérieur, à un moment où l’opposition depuis l’étranger a exprimé ses réserves concernant ce dialogue.
Cet appel au dialogue a été suivi par la libération de dizaines de prisonniers par décisions judiciaires et par grâce présidentielle, dont les plus éminents sont les opposants Yahya Hussein, Mohamed Mohieddin, Magdi Qarqar (affilié au mouvement des Frères musulmans) et le militant de gauche Hossam Mounes.
Le conseil d'administration du Dialogue a été formé le 26 juin, après des consultations menées par Rashwan, et réunit 19 personnalités éminentes en Égypte, dont celles affiliées à l'opposition et celles relativement indépendantes.
Ces personnalités sont : le penseur Samir Morcos, qui a été nommé assistant pour la transition démocratique par l’ancien président Morsi, le journaliste écrivain Abdel Azim Hammad, l'ancien ministre Jouda Abdel-Khaleq, membre du conseil d'administration du parti Karama (opposant de gauche), l'homme d'affaires Kamal Zayed, le célèbre défenseur des droits humains Nejad al-Borai, le parlementaire Ahmed al-Sharqawi et Amr Hashem Rabie, député du Centre d'études politiques et stratégiques Al-Ahram (propriété de l'État égyptien).
Le président égyptien a annoncé, dimanche dernier, que le premier dialogue national sous son ère était ouvert "à tous" sauf pour "une faction". Al-Sissi a déclaré l'avoir invitée le 3 juillet 2013 à organiser des élections présidentielles, sans recevoir de réponse, le président égyptien fait clairement référence au mouvement des "Frères musulmans", interdit dans le pays.
Rashwan avait précédemment révélé, dans des déclarations télévisées, que plus de 100 000 propositions de documents avaient été soumises à l'administration du dialogue, sans aborder les points les plus importants. Selon des rapports de presse les points en question incluent des dossiers économiques, politiques, des droits de l'homme et de la société.
À un moment où le Caire entame son premier dialogue national sous l'ère d’Al-Sissi, les forces d'opposition égyptiennes à l'étranger, non reconnues par le régime, tentent de leur côté de lancer un dialogue "populaire" parallèle, le 24 de ce mois de juillet.