L’éducation nationale a fait sa rentrée sans ministre. Nicole Belloubet a bien fait une conférence de presse de rentrée et a exprimé le souhait de rester à son poste, ce début d’année scolaire a tout de même un goût amer pour beaucoup de professeurs.
Et dans le primaire, les évaluations en mathématiques et en français qui devaient commencer dès ce mardi 10 septembre ont cristallisé les mécontentements.
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Au niveau national, les syndicats SNUipp-FSU, CGT-Educ’action et SUD-Education ont appelé leurs membres à ne pas faire passer ces évaluations “pour faire blocage”. Les fédérations de parents d’élèves dénoncent une idée sans queue ni tête quelques jours après la rentrée, ils craignent notamment que ces évaluations de CM2 (dernière année de primaire) pourraient servir de base pour une orientation en 6e, au collège. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France.
Le 93 parent pauvre de l'Éducation nationale
La grogne autour des évaluations se double d’une colère plus aiguë liée au manque de moyens. Il manque de professeurs partout, en primaire comme ailleurs.
Sur France Info Louise Paternoster, de CGT Educ’action décrit la situation dramatique de la Seine-Saint-Denis, département qui souffre du manque de professeurs, manque de moyens administratifs avec des établissements qui ont besoin d’investissements. Le 93 est le département le plus pauvre de France. Les syndicats de ce département réclament un plan d’urgence: “dans 65% des collèges et dans 71% des lycées, il manque au moins un personnel enseignant. La problématique du remplacement est catastrophique dans le département. Ce sont 15 mois volés sur toute une scolarité en raison du manque de remplaçants."
Selon leur décompte, il manque 5000 enseignants dans ce seul département.
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