Cette mobilisation sera "un avertissement lancé au gouvernement", qui "reste sourd" aux alertes "sur le quotidien, la souffrance au travail ainsi que sur le manque de reconnaissance, notamment salariale", souligne le principal syndicat du secteur (FSU-SNUipp) dans le primaire - où sont scolarisés les enfants de 3 à 11 ans -, pour qui "la situation s'est aggravée avec la nomination d'une ministre à temps partiel qui s'est discréditée".
Ce syndicat table sur 40% de grévistes sur le territoire dans le primaire, tandis que du côté du ministère de l'Education, on anticipe un mouvement de grève "relativement suivi".
Cet appel à la grève à destination des enseignants et des personnels de l'éducation a été lancé en décembre, avant l'arrivée au ministère de l'Education d'Amélie Oudéa-Castéra pour succéder à Gabriel Attal, nommé Premier ministre.
Oudéa-Castéra a mis "le feu aux poudres". "Ce sont les propos de la nouvelle ministre qui a malmené l’école publique dès son arrivée, avec des mensonges notamment", pointe auprès de l’AFP Guislaine David, secrétaire générale du FSU-Snuipp. "Pour certains, ça a été un élément déclencheur pour se mobiliser".
La ministre des polémiques
Fraîchement nommée, la nouvelle ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castera, également chargée des Sports et des Jeux olympiques de Paris 2024, s’est retrouvée au cœur d’un scandale impliquant la scolarisation de ses enfants dans un établissement privé.
Elle a expliqué qu'il s'agissait d'un "choix de proximité", après sa "frustration" de voir "des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" à l'école publique où a d'abord été scolarisé son fils aîné, et affirmant en avoir "eu marre, comme des centaines de milliers de familles". Des propos mal reçus par les syndicats d'enseignants, faisant notamment valoir que la ministre était nommée pour résoudre les problèmes du monde éducatif et non pour s'en prévaloir.
Selon des informations recueillies par Mediapart, son fils aîné aurait aussi bénéficié d'un système de "contournement" des règles de Parcoursup.
Mais la liste des griefs ne s'arrête pas là. A six mois des Jeux olympiques de Paris, une commission d'enquête parlementaire sur les fédérations sportives françaises a jugé, dans un rapport, "très élevées voire anormales" les rémunérations de certains responsables, visant notamment les 400.000 euros brut annuel et 100.000 euros de prime d'objectif que touchait, en tant que directrice générale de la Fédération française de tennis de 2021 à 2022, Amélie Oudéa-Castéra.
Depuis, la ministre s'efforce de déminer. Elle est brocardée depuis plusieurs semaines comme un symbole de certaines élites françaises mariant la politique et les mondes de l'argent, pratiquant l'entre-soi scolaire et affichant sans complexe leur mépris de l'école publique.
Dans les cortèges de manifestants, le nom de la ministre pourrait occuper une place importante. A Paris, une manifestation partira à 14H00 du sud de la capitale, à l'appel des principaux syndicats enseignants. D'autres sont annoncées dans de nombreuses villes, parfois dès le matin comme à Marseille (sud), Rennes ou Nantes (nord-ouest).