Le 7 octobre dernier, les Brigades Al Qassam, la branche armée du Hamas, ont mené une opération militaire sans précédent sur le sol israélien, en réponse à la politique d’apartheid, de massacres et de nettoyage ethnique contre les Palestiniens qui dure depuis plus de 60 ans.
Juste après ces attaques, Israël a lancé une guerre sanguinaire contre l’enclave assiégée de Gaza.
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Dix mois plus tard, le gouvernement de Tel-Aviv continue ses attaques acharnées sur la population de Gaza, plongeant les populations du territoire dans la famine et la privant délibérément de nourriture, d'eau, d’électricité et de carburant, tout en ciblant intentionnellement les zones civiles.
Depuis le 7 octobre, les bombardements massifs d'Israël sur Gaza ont fait au moins 39 600 morts parmi les Palestiniens, dont plus de 15 000 enfants et 10 000 femmes, et plus de 83 000 blessés.
Il a également été signalé que 520 corps de Palestiniens ont été extraits de sept fosses communes découvertes dans des hôpitaux pris d'assaut par les soldats israéliens.
Destructions de Gaza
Israël a non seulement détruit des habitations, mais a aussi délibérément ciblé et réduit en ruines des structures civiles, des maisons, des écoles, des mosquées, des églises, des hôpitaux et des bâtiments des Nations unies où des civils s'étaient réfugiés.
Selon un communiqué du Bureau des médias du gouvernement de Gaza en date du 24 mai, l'armée israélienne a largué depuis le 7 octobre 77 000 tonnes d'explosifs sur Gaza, détruisant complètement 87 000 habitations et endommageant gravement 297 000 autres, les rendant inhabitables.
Les attaques israéliennes ont également rasé 189 bâtiments publics, 108 écoles et universités, tandis que 313 autres ont été partiellement endommagées. Israël a détruit 604 mosquées entièrement et 200 partiellement, ainsi que trois églises.
Les installations de santé à Gaza n’ont pas été épargnées par cette offensive qui en a ciblé 160, mettant hors service 55 centres de santé, 33 hôpitaux et 130 ambulances.
Selon une déclaration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée sur la plateforme X, 464 attaques contre les services de santé à Gaza ont été documentées depuis le 7 octobre.
Israël a également détruit 206 sites historiques et culturels à Gaza, causant des dommages directs estimés à 33 milliards de dollars dans la bande de Gaza.
Crise humanitaire
En bloquant l'entrée de l'aide humanitaire essentielle pour les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, Israël a provoqué une famine organisée à Gaza en privant délibérément la population de nourriture et d'eau.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de la moitié de la population de Gaza, soit plus d'un million de personnes, est confrontée à la famine et à la mort d'ici à la mi-août.
D'après ces organisations, 100 % de la population de Gaza se trouve au niveau 3 ou plus de l'IPC (Phase de crise de la sécurité alimentaire intégrée des Nations unies), défini comme "crise", tandis que 1,1 million de personnes se trouvent au niveau 5, synonyme de "famine", et 900 000 au niveau 4, signifiant "urgence".
Maladies et épidémies
Depuis dix mois, les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, qui tentent de survivre aux attaques aériennes, terrestres et maritimes d'Israël, luttent également contre les maladies contagieuses.
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a averti que l'épidémie de choléra pourrait aggraver encore davantage les conditions de vie "inhumaines" à Gaza.
L'UNRWA a également mis en garde contre les risques de propagation de maladies contagieuses et le manque d'eau potable en raison des accès limités à l'eau et des températures estivales élevées.
Selon le Bureau des médias du gouvernement de Gaza, 2 millions de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza, qui compte une population de 2,3 millions. Parmi les Palestiniens déplacés, 1 095 000 cas de maladies contagieuses et plus de 20 000 cas d'hépatite A ont été recensés.
Israël empêche également les malades et les blessés de quitter Gaza pour se faire soigner ailleurs.
Le ministère de la Santé palestinien à Gaza a déclaré que 25 000 blessés et malades ont besoin de soins en dehors de la bande de Gaza. Cependant, depuis le début de l'offensive terrestre israélienne sur Rafah et la prise de contrôle du passage par Israël, aucun malade ni blessé n'a pu quitter Gaza.
Rafah
Les attaques d'Israël ont forcé à plusieurs reprises les civils à fuir. Avec l'offensive terrestre lancée contre Rafah où 1,5 million de Palestiniens avaient trouvé refuge, il ne reste plus aucun endroit sûr à Gaza.
Le 6 mai dernier, l'armée israélienne a averti que certains quartiers de l'est de Rafah, où les Palestiniens déplacés survivent dans des tentes de fortune, devaient être évacués.
Le lendemain, l'armée israélienne a lancé une attaque terrestre contre la région de Rafah à Gaza, occupant la frontière avec l'Égypte côté Gaza. Depuis lors, le passage de Rafah, la seule porte de Gaza vers le monde extérieur, est resté fermé.
Israël continue d'étendre ses attaques à Rafah malgré la décision de la CIJ.
Le 24 mai, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné une nouvelle fois à Israël de cesser immédiatement ses attaques sur Rafah, de ne pas entraver l'aide humanitaire et de permettre l'entrée des enquêteurs de l'ONU chargés d'enquêter sur ses crimes à Gaza.
Malgré la décision de la CIJ, l'armée israélienne continue d'intensifier ses attaques terrestres à Rafah ainsi que dans les régions centrales et méridionales de la bande de Gaza.
L'UNRWA a signalé que 1 million de Palestiniens ont été déplacés dans la région de Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza, sous les tirs de l'armée israélienne.
En juillet, le Commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a annoncé sur la plateforme X que l'UNRWA avait dû évacuer l'intégralité des 36 camps d'hébergement de Rafah et qu'elle avait été contrainte d'arrêter les services de santé et autres services essentiels à Rafah.
Mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu
Au milieu de ces événements, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a annoncé le 20 mai dernier avoir demandé un "mandat d'arrêt" contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Khan a déclaré qu'il existe des "raisons suffisantes de croire" que Netanyahu et Gallant sont pénalement responsables de "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité" dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Netanyahu a qualifié de "folie" la demande de mandat d'arrêt du procureur de la CPI, affirmant que les motifs invoqués par la Cour pour une telle décision étaient "fabriqués".
La Chambre des représentants des États-Unis a adopté un projet de loi prévoyant des sanctions contre la CPI à la suite de la demande de mandat d'arrêt, tandis que le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a affirmé que l'ONU s'opposait "à toute menace et intimidation à l'encontre des fonctionnaires internationaux, y compris ceux de la CPI."
Efforts de trêve
Le 22 novembre, un accord de trêve humanitaire dans la bande de Gaza, a été conclu entre le Hamas et Israël.
L’accord qui a été salué dans le monde entier, a permis un échange de 50 otages israéliens du Hamas contre 150 palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Depuis, de nouvelles tentatives de parvenir à une trêve par l’entremise de pays comme le Qatar, l’Egypte, et les Etats-Unis avaient ravivé les espoirs.
En mai dernier, le président des États-Unis, Joe Biden, avait annoncé un plan comprenant une trêve initiale de six semaines et l'échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Un responsable américain avait même déclaré qu'une nouvelle proposition du Hamas faisait "avancer le processus et pourrait servir de base pour conclure l'accord".
Or, ces nouvelles tentatives sont restées vaines et Israël demeure déterminé coûte que coûte à poursuivre sa guerre génocidaire à Gaza.
Assassinat de Haniyeh
L’ancien chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été assassiné le 31 juillet dernier dans sa résidence de la banlieue de Téhéran, au lendemain de sa participation à l'investiture du président iranien Masoud Pezeshkian, dans une frappe imputée à Israël.
La branche armée du Hamas a averti que l'assassinat de son chef politique, Ismail Haniyeh, portait la guerre avec Israël à un "nouveau niveau", mettant en garde contre les répercussions sur l'ensemble de la région. Ismail Haniyeh, qui avait perdu environ 60 membres de sa famille depuis le 7 octobre, se dévouait malgré tout aux efforts de trêve et de paix. Il représentait le visage de la diplomatie internationale du mouvement palestinien et était perçu par de nombreux diplomates comme une figure modérée.
Il était l'un des principaux négociateurs palestiniens lors des pourparlers de cessez-le-feu menés par le Qatar et l'Égypte avec Israël.
En tuant Haniyeh, le principal négociateur palestinien, Israël a envoyé un message de sa détermination à poursuivre la guerre dans la région, alors que les habitants de Gaza craignent que sa mort ne prolonge encore la guerre qui ravage l'enclave palestinienne.