L'opération de police ce jeudi visait la tribu de Saint-Louis près de Nouméa, une dizaine de personnes devaient être arrêtées. / Photo: AFP (AFP)

Une opération de police a été lancée ce jeudi à Saint-Louis dans la banlieue de Nouméa pour arrêter une dizaine de personnes qui auraient participé aux émeutes de ces derniers mois.

Les deux victimes sont des jeunes hommes de 29 et 30 ans, soupçonnés de vols dont une cinquantaine de car-jacking et de tentative de meurtre sur des gendarmes. Les circonstances de leur décès sont floues, un des jeunes hommes aurait été retrouvé déshabillé et couvert de bleus.

Dès l’annonce de leur mort, la population s’est rassemblée et la gendarmerie a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour rétablir la situation. La tribu de Saint-Louis est l’un des centres de la mobilisation kanak. Les tensions sont telles que l’axe routier qui longe la tribu a été fermé par les autorités à cause des risques.

“Des méthodes barbares et humiliantes”

Le FLNKS a dénoncé dans un communiqué un usage disproportionné de la force avec “des méthodes barbares et humiliantes” qui ne font "qu’aggraver la situation sur le terrain et éloigner la perspective d’une solution pacifique". Pour le FLNKS, l’État mène un "génocide du peuple kanak".

La tension est d’autant plus vive dans l’archipel que la date commémorative du 24 septembre approche. En effet, le 24 septembre 1853, la France a pris possession de la Nouvelle-Calédonie. Chaque année à cette date les tribus kanaks se regroupent pour marquer le début de la colonisation.

Cette année la réunion aura lieu sur l’île de Maré, mais les autorités locales craignent la reprise des émeutes lors de cette date symbolique qui est un jour férié sur l’archipel. Le couvre-feu a donc été maintenu jusqu’au 24 septembre prochain et est renforcé. Il sera interdit de circuler du samedi 21 à partir de 18 heures jusqu'au mardi 24 à 6 heures du matin.

Toujours pas de solution politique en vue

Les élus calédoniens, députés, sénateurs et élus locaux sont attendus à Paris du 23 septembre au 4 octobre à Paris. Ils doivent y présenter le plan quinquennal de reconstruction. Les dégâts liés aux émeutes qui ont commencé le 13 mai dernier sont évalués à plus de deux milliards d’euros.

Les représentants calédoniens seront reçus notamment par la présidente de l’Assemblée nationale. Les loyalistes, les élus pro-France ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne feraient pas le voyage. Ils estiment qu’en l’absence d’un gouvernement ce déplacement n’est pas opportun. En fait, ces élus loyalistes sont allés à Paris seuls pour plaider leur cause devant le gouvernement démissionnaire. Le dossier “calédonien” sera sans aucun doute l’un des dossiers brûlants qui attendent Michel Barnier, le nouveau Premier ministre.

TRT Français et agences