Boris Johnson qui a écourté des vacances en République dominicaine pour rentrer à Londres samedi, et dont l'éventuelle candidature divise profondément le parti conservateur, ne s'est pas encore déclaré.
Rishi Sunak
Il s'est lancé dimanche affirmant vouloir redresser l'économie et unir le parti conservateur.
Ses alliés avaient fait savoir dès vendredi soir qu'il avait les 100 parrainages nécessaires.
L'heure de la revanche pourrait arriver pour l'ancien ministre des Finances de 42 ans, auquel les militants conservateurs avaient préféré Liz Truss cet été.
Il avait passé sa campagne à mettre en garde contre les conséquences désastreuses du "conte de fée" que constituait selon lui le programme économique de sa rivale.
L'histoire lui a donné raison et vu la tempête économique de ces dernières semaines, cet ancien banquier attaché à l'orthodoxie budgétaire apparaît comme une figure rassurante pour l'opinion et les marchés.
Ce fan de Star Wars, député depuis 2015, a été nommé au poste prestigieux de Chancelier de l'Echiquier juste avant la pandémie de Covid-19 et avait géré la crise avec des aides massives aux ménages et entreprises.
Il a contre lui, en pleine crise du coût de la vie, son image de richissime banquier passé par les écoles et universités d'élite puis Goldman Sachs. Une partie des conservateurs ne lui pardonnent pas sa démission du gouvernement début juillet, y voyant une trahison qui a précipité la chute de Boris Johnson.
Elu, ce petit-fils d'immigrés indiens deviendrait le premier chef de gouvernement non blanc au Royaume-Uni.
Penny Mordaunt
Candidate depuis vendredi, mais loin d'avoir les parrainages nécessaires.
Actuelle ministre chargée des relations avec le Parlement, âgée de 49 ans, elle était candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, et était arrivée troisième.
Elle s'est dite dimanche la mieux placée pour unir les conservateurs, insistant sur la nécessité de reconstruire la stabilité et la confiance.
Charismatique, elle avait fait forte impression au parlement quand elle avait représenté Liz Truss la semaine dernière, pour répondre à l'opposition. Cette femme aux faux airs de Catherine Deneuve avait défendu le changement de cap économique avec fermeté et humour.
Elle a déclaré dimanche qu'elle regrettait le "mini-budget" de Liz Truss.
La fibre patriotique de cette réserviste de la Royal Navy, première femme ministre de la Défense, parle à la base du parti. Elle a aussi pour elle le fait d'avoir fait campagne pour le Brexit dès 2016.
Après des petits boulots pour payer sa scolarité, Penny Mordaunt a étudié la philosophie et a travaillé dans les relations publiques, auprès du dirigeant conservateur William Hague ou aux Etats-Unis pour la campagne présidentielle de George W. Bush, avant d'être élue députée en 2010.
Hors politique, elle s'est illustrée en participant à la télévision à un concours caritatif de plongeon en 2014.
Boris Johnson
Il est rentré samedi matin des Caraïbes, trois mois et demi après avoir été contraint à démissionner par son parti lassé des scandales et de ses mensonges.
Sa photo au téléphone pour rassembler les soutiens faisait la une dimanche de nombreux quotidiens.
L'idée qu'il puisse se présenter divise profondément le parti conservateur. Il ne l'avait toujours pas fait dimanche.
Boris Johnson va "clairement" se présenter, a affirmé un de ses proches, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires économiques Jacob Rees-Mogg. Son camp affirme qu'il a les 100 parrainages, les décomptes des médias sur ceux qui se sont publiquement prononcés sont loin derrière cette barre.
S'il passait le premier filtre du vote des députés, il aurait de fortes chances de revenir au pouvoir car il reste populaire auprès des adhérents du parti conservateur.
A 58 ans, l'ancien journaliste, maire de Londres et chef de la diplomatie, champion du Brexit, a pour lui d'avoir mené son parti à une victoire électorale historique en 2019. Pour ses soutiens, c'est le seul à avoir un mandat, et son charisme et son optimisme à toute épreuve sont indispensables pour éviter une déroute électorale, vu les sondages catastrophiques et la crise sociale.
La perspective d'un retour a cependant provoqué une levée de boucliers de ses détracteurs, certains élus menaçant même de démissionner.
Autre obstacle: l'ancien Premier ministre reste sous le coup d'une enquête parlementaire devant déterminer s'il a menti au Parlement lors du scandale du "partygate" et risque une suspension de son mandat de député.