Un groupe d'organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme, de résidents de Gaza et de citoyens américains dont des membres de famille sont touchés par l'agression israélienne en cours engagent conjointement une action en justice le président Joe Biden, le secrétaire d'État Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin pour ne pas avoir fait obstacle à « un génocide en cours".
L'action en justice, déposée par le Centre pour les droits constitutionnels (Une organisation américaine de défense des droits humains) auprès d'un tribunal fédéral du district de Californie, retrace 75 ans d'histoire et analyse les actes commis et la rhétorique utilisée par le gouvernement israélien, qui témoignent d'un mépris pour le droit international.
Elle est accompagnée d'une déclaration d'un expert en génocide qui décrit les actions d'Israël comme des éléments de preuve d’un génocide et affirme que l'administration Biden a manqué à son devoir de prévention des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, conformément au droit international.
"En vertu du droit international, les États-Unis ont le devoir de prendre toutes les mesures à leur disposition pour empêcher un génocide. Pourtant, les autorités ont refusé à plusieurs reprises d'user de leur influence évidente et considérable pour fixer des conditions ou des limites aux bombardements massifs et au siège total de Gaza par Israël", peut-on lire dans l'acte d’accusation.
"Malgré les preuves de plus en plus évidentes des politiques israéliennes visant à infliger des dommages massifs à la population palestinienne de Gaza, l'administration Biden s'est opposée à un cessez-le-feu salvateur et à la levée du siège, allant même jusqu'à opposer son veto aux mesures des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu", poursuit l'action en justice.
Au lieu de cela, renchérit la plainte, les actions de Biden et ses ministres pour financer, armer et soutenir la campagne de bombardement massive et dévastatrice d'Israël et le siège total des Palestiniens de Gaza constituent une incapacité à empêcher un génocide en cours et une complicité dans son développement".
L'opposition de l'administration Biden à un cessez-le-feu survient en dépit des manifestations massives qui ont eu lieu aux États-Unis (et dans le monde entier) pour exhorter le gouvernement à agir afin de sauver des vies palestiniennes. Le procès succède aux avertissements des experts des droits de l'homme et des Nations Unies selon lesquels Israël commet des crimes de guerre à Gaza et que ses actions s'apparenteraient à un génocide.
Le mois dernier, le Centre pour les droits constitutionnels (CCR), une organisation à but non lucratif luttant pour les droits humains, basée aux États-Unis, a elle-même averti Biden, Blinken et Austin qu'ils pourraient être tenus pour responsables de ne pas avoir empêché - et d’avoir même soutenu - les crimes d'Israël à Gaza.
Le Pentagone s'est refusé à tout commentaire, tandis que la Maison Blanche et le Département d'État n'ont pas répondu séance tenante aux sollicitations de la presse.