Vingt législateurs démocrates américains ont demandé à l'administration Biden de mettre un terme au transfert d’armes offensives vers Israël, soulignant que le gouvernement israélien n’a pas répondu aux demandes américaines de permettre l’entrée d’aides supplémentaires à Gaza.
Dans une lettre adressée mardi au secrétaire d'État Antony Blinken, 20 membres du Congrès ont appelé Washington à respecter ses propres lois qui restreignent l’aide militaire aux pays qui commettent des crimes de guerre et bloquent l’aide humanitaire.
“Nous pensons que continuer à transférer des armes offensives au gouvernement israélien prolonge les souffrances du peuple palestinien et met en danger notre propre sécurité nationale en envoyant au monde le message que les États-Unis appliquent leurs lois, leurs politiques et le droit international de manière sélective”, indique la lettre.
L'inaction prolongerait la guerre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre Gaza, “isolant Israël sur la scène internationale et créant davantage d'instabilité dans la région”, soulignent les législateurs.
La pétition signée par les législateurs met en exergue l'ultimatum lancé en octobre par l'administration Biden à Israël, lorsque des responsables américains ont demandé à Tel Aviv dans une lettre, d'autoriser l'afflux d'aide humanitaire à Gaza dans un délai de 30 jours, sous peine de conséquences.
Bien que plusieurs groupes humanitaires aient déclaré qu’Israël n’avait pas rempli les conditions fixées par Washington pour améliorer la situation à Gaza, l’administration Biden a déclaré après la date limite qu’elle continuerait à fournir des armes à Israël.
Les responsables américains ont ainsi exigé que 350 camions d'aide humanitaire puissent entrer dans le territoire palestinien assiégé. Or, en moyenne, seuls 42 camions ont été autorisés à entrer dans Gaza chaque jour au cours de cette période de 30 jours.
Des ONG tirent la sonnette d’alarme
En fait, des groupes humanitaires – dont le Conseil norvégien pour les réfugiés, Oxfam, Refugees International et Save the Children – ont accusé Israël d’avoir pris “des mesures qui ont considérablement aggravé la situation sur le terrain, en particulier dans le nord de Gaza” après l’avertissement américain.
“Israël n’a pas répondu aux demandes de son allié – ce qui a entraîné un coût humain énorme pour les civils palestiniens à Gaza”, ont déclaré les groupes dans un communiqué conjoint le mois dernier.
Le blocus israélien asphyxiant a provoqué une famine meurtrière à Gaza. La guerre, qui a détruit une grande partie de la bande de Gaza, a fait plus de 45 000 morts , selon les autorités sanitaires locales.
Les actions menées par Israël dans le cadre de cette guerre ont été qualifiées par des experts des Nations Unies et plusieurs groupes de défense des droits humains de génocide – une tentative visant à détruire le peuple palestinien en partie ou en totalité.
Le mois dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre présumés à Gaza, notamment l’utilisation de la faim comme arme de guerre.
