Michel Barnier a été nommé comme Premier ministre le 5 septembre dernier / Photo: AFP (AFP)

Interrogé à Nanterre (Hauts-de-Seine) par des journalistes qui lui demandaient si l'annonce d'un gouvernement était pour aujourd’hui, le président de la République a répondu : ”bah, je sais pas moi”. Emmanuel Macron surjoue désormais le rôle de spectateur, après avoir joué celui de maître des horloges.

Et pourtant, Michel Barnier semble dans l’impasse, deux semaines après sa nomination. A tel point que certains se gaussent. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise suggère sur son compte X : “Si vous ne savez pas faire, partez et laissez le NFP constituer un gouvernement”.

L’ouverture à gauche n’a, semble-t-il, pas marché. A droite, il énerve en laissant ce qui paraît être la part belle à ses amis des Républicains, le groupe Droite républicaine ne représentant que 47 députés à l’Assemblée.

Michel Barnier a ainsi proposé à Emmanuel Macron un gouvernement avec trois Républicains, Laurent Wauquiez à l'Économie, le sénateur Bruno Retailleau à l’Intérieur et la secrétaire générale de LR Annie Genevard à l’Agriculture.

Barnier est dans l’impasse ?

Le président de la République aurait estimé que donner Matignon, Bercy et Beauvau aux Républicains était “trop”. Le groupe macroniste Ensemble pour la République compte, lui, 97 députés.

Et il y a eu la petite phrase qui a énervé jusqu’à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire. Michel Barnier a dit découvrir une situation financière grave et envisagerait d’augmenter les impôts, le ministre démissionnaire a, derechef, prévenu qu’il ne soutiendra pas le futur gouvernement si c’est le cas. Pour les Républicains, c’est aussi une ligne rouge, ont-ils prévenu.

lire aussi: France: le nouveau Premier ministre juge la situation budgétaire du pays "très grave"

En observateur amusé, le Rassemblement national joue la carte de la confiance pour l’instant. “On n’est pas Barnier compatibles, mais il respecte les 11 millions d'électeurs qui nous ont fait confiance, donc il n'y a pas de censure préalable”, a affirmé, sur France Info, le député RN Philippe Ballard.

Des dossiers en souffrance comme le budget

Cela fait 65 jours que le gouvernement Attal a démissionné. Il y a, bien sûr, urgence à discuter le budget. Les députés Coquerel et de Courson de la Commission des finances ont, ces derniers jours, fait en vain la navette entre Bercy et Matignon pour essayer d’avoir des premières informations. Normalement, le gouvernement présente le projet de loi de finances au Parlement le 1er octobre, après l'avoir transmis au Haut conseil des finances publiques autour du 12 septembre ; ce qui n’a pas été fait cette année pour la première fois dans la Ve République.

Michel Barnier semble, pourtant, toujours envisager une présentation du budget le 9 octobre prochain.

Autre sujet “brûlant”, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Après les émeutes de mai dernier, le territoire français est au bord du gouffre financier. Le gouvernement doit normalement recevoir les élus de l’archipel entre le 23 septembre et le 4 octobre prochain pour discuter du plan financier quinquennal. Les dégâts des émeutes ont un coût de plus de deux milliards d’euros.

TRT Français et agences