La coopération en matière de défense et d'immigration figureront en tête de l'ordre du jour des entretiens que le chancelier allemand Olaf Scholz aura avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul samedi. Cette visite très médiatisée s'inscrit dans un contexte d'escalade des tensions au Moyen-Orient.
"Nous aborderons de nombreuses questions. La question de l'immigration en fait bien sûr toujours partie", a déclaré M. Scholz avant son voyage, le deuxième qu'il effectue en Turquie depuis mars 2022.
Le projet de vente d'avions de combat Eurofighter à la Turquie sera également abordé lors des discussions bilatérales, a-t-il ajouté.
"Bien sûr, nous discutons toujours de la fourniture d'armes à notre partenaire de l'Otan", a-t-il indiqué, ajoutant que le Royaume-Uni menait actuellement des discussions avec le gouvernement turc sur la vente potentielle d'Eurofighter.
"Il s'agit d'un stade très précoce, et c'est pourquoi nous avons dit "négocions"", a-t-il précisé.
Les avions Eurofighter Typhoon sont produits conjointement par le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
La guerre génocidaire d'Israël contre Gaza a pesé lourdement sur les liens entre la Turquie et l'Allemagne, qui est l'un des principaux fournisseurs d'armes de Tel-Aviv et qui a défendu son droit à l'autodéfense.
M. Erdogan critique depuis longtemps la guerre brutale d'Israël et sa récente invasion du Liban, comparant même le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Adolf Hitler, l’ancien dirigeant de l'Allemagne nazie.
Bien que la visite du chancelier ait été finalisée avant qu'Israël ne tue le chef du bureau politique du Hamas, Yahya Sinwar, le comportement belliqueux de Tel-Aviv dans les Territoires palestiniens occupés et au Liban devrait être évoqué au cours des discussions.
La question des migrations
M. Scholz a indiqué que sa visite à Istanbul serait l'occasion de discuter de questions bilatérales et de la coopération entre l'UE et la Turquie, en particulier sur le sujet délicat de l’immigration.
"J'ai toujours soutenu cela et j'ai demandé à plusieurs reprises à l'Union européenne d'étendre les accords pertinents", a-t-il affirmé, faisant référence à l'accord migratoire UE-Turquie de 2016, qui a effectivement mis fin aux flux irréguliers de réfugiés vers l'Europe à travers la mer Égée.
Ankara a toutefois critiqué à plusieurs reprises ses partenaires européens pour ne pas avoir respecté leurs engagements.
Dans le cadre de cet accord, l'UE avait promis d'accélérer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, d'entamer des négociations sur la modernisation de l'accord commercial de l'union douanière et de permettre aux ressortissants turcs de voyager sans visa dans l'espace Schengen.
L'Allemagne abrite la plus grande diaspora turque d'Europe, qui compte environ trois millions de personnes.
