Le cyclone Chido a détruit une garnde partie de ce bidonville de Mamoudzou la capitale de Mayotte/ Photo: AFP (AFP)

Le maire de Marseille a annoncé, mardi soir, un don de 50 000 euros pour aider Mayotte qui va également accueillir deux médecins et une infirmière du Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille.

Symboliquement les lumières de l’église Notre-Dame-de-la-Garde et de la mairie de Marseille ont été éteintes mardi à 19h00.

Des collectes s’organisent à travers la ville qui compte plusieurs associations culturelles de Comoriens. Ainsi à la Maison du partage, les Marseillais apportent des biens de consommation, farine, pâtes, aliments pour bébé. Il manque surtout des packs d’eau, car l’eau potable est introuvable ces jours à Mayotte.

Samedi prochain, une manifestation aura lieu à partir de la porte d’Aix à 14h, en soutien aux populations de Mayotte, elle se dirigera ensuite vers la Préfecture.

Une marche samedi en solidarité avec Mayotte à Marseille

Mohammed Itrisso, co-fondateur du collectif SOS Comores créé lors des deux précédents cyclones qui ont touché Mayotte insiste sur la grande inquiétude qui règne parmi la communauté comorienne de Marseille.

“Ne pas savoir c’est le plus dur, les communications sont quasi impossibles. Q quand on ne sait pas il y a l’angoisse, la tristesse, c’est difficile.” Lui-même se sent privilégié, il a réussi à joindre son neveu, celui-ci est blessé au pied mais c’est sans gravité. La maison familiale est par contre détruite et a été pillée. “C’est normal”, ajoute-t-il, “les gens cherchent à manger. “

La tristesse fait aussi place à la colère, “il faut que l’État français considère Mayotte comme faisant vraiment partie de la France. L’aide n’arrive pas assez vite, les Mahorais ont l'impression d’être délaissés, ils ressentent de la colère, ils ont peur du lendemain. L’aide arrive mais pour l’instant ils ont reçu très peu, deux paquets de pâtes, et des boîtes de conserve, et de l’eau.”

Les Mahorais se sentent délaissés

SOS Comores organise comme d’autres associations de Marseille des collectes. Le collectif préfère les dons d’argent. En 2019, les conteneurs qu’elle a envoyés sont arrivés trois mois plus tard donc cette fois, il prévoit d’acheter des biens de première nécessité à la Réunion et de les envoyer ensuite à Mayotte.

Le lendemain du cyclone, l'UFC (Union des Comoriens de France), basée à Marseille, et d'autres associations de la diaspora ont lancé un appel à "un moratoire administratif" pour que "toutes les victimes", françaises ou étrangères, "en situation irrégulière", "en rétention administrative" ou mineurs isolés, bénéficient d'une "prise en charge digne, sans distinction".

Les associations comoriennes de Marseille se mobilisent pour Mayotte

Le bilan du cyclone Chido est toujours de 31 morts et plus de 1400 blessés. Aux Comores, l’archipel voisin, une semaine de deuil national a été décrétée jusqu’au 22 décembre prochain car si Mayotte compte officiellement 320 000 habitants, il y aurait 100 000 Comoriens immigrés sur l’île.

Au Mozambique, Chido a tué au moins 45 personnes et fait près de 500 blessés, selon un nouveau bilan officiel publié mercredi.

TRT Français et agences