Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a fait part dimanche de la possibilité de mettre en place des mesures "supplémentaires" pour protéger l'agriculture nationale, alors que certains agriculteurs menacent de "siéger" Paris, jugeant insuffisantes les premières annonces en faveur du secteur.
Lors de sa visite dans une exploitation à Parçay-Meslay en Indre-et-Loire, Attal a été interpellé sur divers aspects de la crise agricole, notamment la baisse des revenus, les retraites faibles, la complexité administrative, l'inflation des normes et la concurrence étrangère. "Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures supplémentaires que l'on peut prendre sur ces histoires de concurrence déloyale", a déclaré le Premier ministre, soulignant qu'il n'était pas normal que les agriculteurs français soient empêchés d'utiliser certains produits alors que des pays voisins comme l'Italie peuvent le faire.
Cette visite, au cours de laquelle M. Attal a réaffirmé le soutien du gouvernement aux agriculteurs et promis de nouvelles mesures prochainement, a eu lieu au moment où la situation risque de se détériorer à nouveau après un début d'accalmie sur le terrain.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, regrette que le Premier ministre n'ait pris en compte qu'une partie des 122 revendications et demande une discussion revendication par revendication.
Les agriculteurs des principaux syndicats, en particulier la FNSEA, annoncent un siège de la capitale "pour une durée indéterminée" à partir du lundi 29 janvier à 14h00 (13h00 GMT), occupant tous les axes lourds menant à Paris.
Plusieurs axes importants restent bloqués dimanche, avec 20 actions recensées dans 17 départements à 6h00, selon la gendarmerie. Dans le Gard, des agriculteurs ont passé la nuit sur le barrage de l'autoroute A9 à Nîmes, et en Bretagne, de nombreux barrages sont maintenus sur des voies express.
La frustration des agriculteurs français résonne chez leurs pairs allemands, engagés dans une mobilisation depuis la fin de décembre contre la réforme de la fiscalité du diesel agricole initiée par le gouvernement d'Olaf Scholz.