Les soldats israéliens entretiennent une tradition de violence en Palestine. / Photo: AA (AA)

Il n ‘y aura pas de suite judiciaire au sujet de la plainte contre ce soldat franco-israélien accusé en avril dernier par un groupe d’ONGs, d'avoir commis des “crimes de torture et de barbarie”, pendant une opération de l’armée israélienne à Gaza.

Le parquet national anti-terroriste français a classé l’affaire “sans suite”, pour insuffisances de preuves.

Pourtant, dans une vidéo devenue virale sur internet, publiée notamment le 19 mars dernier sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne, on voit bien des soldats israéliens sommer des détenus palestiniens de descendre d’un camion militaire. Vêtus de combinaisons blanches et les yeux entravés, ils sont couverts d’injures.

La personne qui filme s’exprime en français, traitant les détenus de “fils de p****”,”connards”, “bande de p****”, etc.

"Vous avez vu ces petits-fils de p*** là, regardez, il s'est pissé dessus", poursuit le soldat s’exprimant en français, avant d'ajouter : "Regardez, je vais vous montrer son dos, vous allez rire. Regardez, ils l'ont torturé pour le faire parler. Vous étiez contents le 7 octobre [jour de l'incursion du Hamas dans le sud d’Israël], bande de fils de p***".

La décision du parquet français antiterroriste surprend les défenseurs des droits humains.

L’auteur de la vidéo et acteur principal des exactions est identifié comme étant Yoel Ohnona. Il ne s’en cache pas.

"Quelques jours plus tard, il est apparu dans une émission de télévision israélienne pour réaffirmer qu'il s'agissait bien de lui dans la vidéo. Mais le PNAT a jugé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour caractériser l'infraction", a précisé maître Rafik Chekkat, avocat de l’association belge Mouvement du 30 mars à l’origine de la plainte, aux côtés l'association française Justice et Droits sans frontières (JDSF) et l'Union Al Jaliya des associations palestiniennes en France.

"C'est avec stupéfaction que nous apprenons ce classement sans suite, alors que la plainte comprenait tous les éléments pour ouvrir une enquête. Nous demanderons l'accès au dossier pour comprendre", ont réagi auprès de l'AFP les avocats des associations.

"Le Pnat montre par cette décision une volonté de ne pas faire la lumière sur l'implication, à Gaza, de binationaux dans des crimes de guerre" alors "qu'il va y être de plus en plus confronté", accusent les avocats.

Visiblement, cette attitude de la justice française semble contraster avec la promptitude qui la caractérise, lorsqu’il faut appliquer la loi sur “l’apologie du terrorisme”. Des militants des droits humains pensent que cette disposition sert davantage à “criminaliser” tout soutien à la cause palestinienne en France.

François Burgat, éminent spécialiste français de l'islam politique et militant pro-palestinien avait été arrêté, suite à une plainte d’une organisation juive, pour “apologie du terrorisme”.

Son tort était d’avoir republié sur son compte X, une déclaration du Hamas en janvier dernier, réfutant les allégations sexuelles contre des Israéliens lors de l’incursion du 7 octobre dernier.

Toutefois, il n’est pas exclu que ces trois ONGs se constituent partie civile dans une nouvelle plainte, pour tenter d'obtenir qu'un juge d'instruction enquête sur les faits dénoncés.


TRT Français et agences