Marine Le Pen comme tous les autres présidents de groupes parlementaires a été reçue lundi par Michel Barnier à Matignon / Photo: AFP (AFP)

“Nous sommes jeudi. Il a jusqu’à lundi”, prévient Marine Le Pen, en guise d’ultimatum.

Michel Barnier a pourtant fait un geste hier en annonçant que son gouvernement renonçait à l’augmentation des taxes sur l'électricité, ce qui devrait faire baisser les factures des Français de 14% au 1er février prochain.

Ce n’est pas assez pour le Rassemblement national qui doit montrer à son électorat qu’il défend bel et bien le pouvoir d’achat des Français comme il le promet et le répète dans toutes ses communications.

La réponse de Marine Le Pen a été exposée dans les colonnes du journal Le Monde: le Premier ministre a jusqu’à lundi, date de l’examen et du vote du budget de la sécurité sociale 2025. D’ici là, il doit faire coïncider son budget avec les “lignes rouges” du RN.

En faiseur de Premier ministre, le parti d’extrême droite se montre inflexible, le gouvernement doit, selon lui, accepter la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier, annuler les déremboursements de médicaments prévus.

Le gouvernement cajole le RN

Depuis une semaine, le chef de l’exécutif essaie de s’assurer un pacte de non-agression quand il utilisera le 49.3 pour faire passer son budget 2025. Il n’a pas réussi à constituer une majorité parlementaire malgré de nombreuses consultations et des appels au civisme et à la responsabilité des députés.

Ainsi, le gouvernement de Michel Barnier a fait des efforts multiples envers le RN pour éviter une motion de censure. Il a annoncé une réforme de l’aide médicale d’Etat. L’exécutif a même annoncé un projet de loi sur la proportionnelle au début du printemps, ce qui serait très favorable au RN.

Marine Le Pen et Jordan Bardella se sont rencontrés hier soir en tête-à-tête. Une rencontre programmée de longue date qui leur permettra d’ajuster leur position avant lundi.

Les concessions du gouvernement à l’endroit du RN mettent en colère le camp de gauche.

“Ils ont voulu éviter la censure au prix du déshonneur. Ils ont eu le déshonneur et ils auront la censure”, réagissait vivement Manuel Bompard, le député (La France insoumise) des Bouches-du-Rhône sur France Info. Et voilà un Premier ministre cerné à gauche et à droite par les menaces d’une motion de censure.

TRT Français et agences