"Nous n'avons pas décidé d'attaquer quelqu’un. On nous attaque et comme vous le constatez aujourd'hui, on attaque des civils désarmés qui sont sur un site, tranquillement chez eux ou qui voyagent ou autre, on les attend, on les arrête, on les assassine", a déclaré le capitaine Traoré dans un entretien qu'il a accordé à la télévision publique (RTB).
"Comment on peut négocier avec des gens qui font ça ? Il n'y a pas de négociation, le Burkina est un pays souverain, c'est un pays laïc et ces valeurs-là ne se négocient pas. Nous ne sommes pas là pour vendre certaines valeurs contre quoi que ce soit", a-t-il ajouté.
Cependant Traoré a fait savoir que les membres des groupes armés terroristes qui déposeront les armes, seront accueillis par la nation.
S'agissant du renforcement de la lutte contre le terrorisme, le président de la transition burkinabè a indiqué que le pays est sur le chemin de la victoire.
"Beaucoup de gens pensent déjà que la guerre a commencé. Ça va commencer dans quelques jours (...) Nous avons des moyens qui nous permettent d’observer tout. Lorsque que nous découvrons, s’il y a nécessité, nous détruisons. Mais les opérations réelles et terrestres vont bientôt commencer. On est plus que convaincu, la victoire est certaine. Le pays retrouvera son calme d’antan", a-t-il assuré.
Sur le plan des partenariats dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le président de la transition burkinabè a expliqué que son gouvernement a écrit à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et à l'Union européenne pour demander des armes avec une liste, "mais nous n'avons rien reçu pour le moment".
"Nous nous battons donc avec ce que nous avons", a-t-il dit rejetant la présence supposée du groupe paramilitaire russe Wagner sur le sol burkinabè.
"La présence de Wagner au Burkina a été créée pour que tout le monde nous fuit. Les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l'armée) sont nos premiers Wagner", a dit Traoré.
Avant la diffusion de l'entretien de Traoré à la télévision publique, il a accordé une audience au Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat à la tête d’une délégation au Burkina Faso qui a prôné la coopération, la synergie entre Etats voisins qui font face au même phénomène du terrorisme.
"L’UA et le reste de la communauté internationale se mobilisent et doivent se mobiliser davantage pour soutenir ces populations en situation difficile", a soutenu Moussa Faki Mahamat à sa sortie d'audience avec le président burkinabè.
La situation sécuritaire au Burkina Faso est marquée par des attaques terroristes perpétrées depuis 2015 dans plusieurs régions du pays.
En plus des multiples actions de réorganisation de l’armée et de la diversification des partenariats, les autorités burkinabè ont lancé, le 24 octobre dernier, le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour reprendre le contrôle du territoire national.