Le Mexicain de 32 ans (57 victoires dont 39 avant la limite, 2 nuls, 2 défaites), champion incontesté des super-moyens, met en jeu ses quatre titres unifiés (WBA, WBC, WBO, IBF) et la prestigieuse ceinture ring. Une catégorie dans laquelle il semble être le plus à l'aise, lui qui a été d'abord champion du monde chez les super-welters (2011-2013, 2016-2017), les moyens (2015-2016, 2018-2019) et les mi-lourds (2019).
Le Kazakh de 40 ans (42 victoires dont 37 avant la limite, 1 nul, 1 défaite) tentera de les lui ravir pour sa toute première incursion chez les super-moyens, lui qui n'a boxé durant sa carrière que chez les moyens, en y restant invaincu pendant presque 15 ans et propriétaire de trois des quatre principales ceintures, à tour de rôle, depuis dix ans.
Son nul et sa défaite, il les a concédés face à Canelo, au terme de 24 rounds intenses, durant lesquels ils se sont rendu coups pour coups, sans qu'aucun des deux, pourvus d'un menton d'acier, n'aille au tapis. Cela ne leur est d'ailleurs jamais encore arrivé dans leur carrière...
"Une affaire personnelle"
Golovkin n'a jamais digéré ces résultats. Si la première décision lui permit de conserver ses titres WBA, WBC, IBF en septembre 2017, la deuxième, majoritaire, attribua la victoire à son rival un an après. Dans les deux cas, il contesta les décisions des juges et refusa de reconnaître la supériorité de Canelo, qu'il accusa entre-temps d'avoir eu recours au dopage.
Alvarez a en effet été suspendu six mois pour un contrôle au clenbutérol (anabolisant), bien qu'ayant plaidé une contamination alimentaire, après avoir mangé de la viande bovine avariée.
Cette accusation reste en travers de la gorge de Canelo, par ailleurs agacé que le Kazakh lui ait souvent reproché d'avoir évité un troisième combat.
"J'en fais une affaire personnelle", a prévenu le Mexicain, qui bénéficiera du fervent soutien de ses nombreux fans, dans une T-Mobile Arena qui sonnera inévitablement mariachi.
"Il parle trop. Il dit beaucoup de choses sur moi, et je n'aime pas ça. Il fait toujours semblant d'être un type sympa. Il ne l'est pas. C'est un trou du c.., voilà ce qu'il est", a asséné Canelo, déterminé à "le punir très fort".
"Si c'est si personnel, pourquoi aura-t-il mis si longtemps à m'affronter de nouveau?", s'est interrogé Golovkin, assurant être "absolument prêt, très à l'aise, très fort".
"Calme et confiant"
Ces quatre dernières années, il a reconquis les titres WBA et IBF des moyens, pendant que Canelo montait en super-moyens et s'emparait une à une des quatre ceintures. Le boxeur de Guadalajara a aussi remporté la WBO en mi-lourds, une catégorie dans laquelle il est ensuite tombé sur plus fort, plus puissant, face au Russe Dmitrii Bivol, qui conserva son titre WBA sur décision unanime en mai.
Alvarez reste donc sur une défaite, sa deuxième après celle de 2014 face à Floyd Mayweather. Aussi, rien de mieux que conclure une trilogie marquée par des polémiques, pour mieux chasser les doutes.
Pour Golovkin, le défi consiste à imposer son punch dans une catégorie de poids au-dessus, pour laquelle il semble moins bien taillé que son adversaire, sans compter que son âge suscite des interrogations.
"Sa stratégie est plus agressive, la mienne repose plus sur l'expérience. Le ring dira qui est le meilleur", a sobrement résumé le Kazakh.
Le K.O. est le but recherché de Canelo: "je vais terminer ce combat avant les 12 rounds. Je sais que j'ai un grand adversaire en face, très fort et très intelligent, mais c'est ce que je dois faire".