Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et l'ambassadeur des États-Unis en Angola Tulinabo S. Mushingi visitent Luanda en Angola, le 25 janvier 2024. / Photo: Reuters (Reuters)

Joe Biden en Afrique? L'idée est dans l’air à la Maison Blanche et le président américain, qui avait promis de visiter le continent durant son quinquennat, pourrait se rendre en Angola, avant l'élection présidentielle américaine, prévue le 5 novembre prochain.

La dernière visite d’un chef d’Etat américain en Afrique remonte à 2015, avec Barack Obama. Cette absence de neuf ans interroge sur la place de l’Afrique dans le dispositif diplomatique américain. Le 12 janvier 2018, alors locataire de la Maison Blanche, Trump avait traité les pays africains par un juron, trahissant pour certains observateurs le peu de considération qu’il avait pour le continent. Dans la campagne présidentielle actuelle, aucun candidat n’a encore fait allusion à l'Afrique.

Pourtant , le président Georges Bush s'était rendu en Afrique à deux reprises: d’abord en 2003, ensuite en 2008. Il s'était alors fait le chantre d’une relation revitalisée avec ce continent. C’est au lendemain de cette visite que Washington noua en 2012 un partenariat militaire avec le Niger, installant dans ce pays l’une de ses plus grandes bases en Afrique.

Englué dans un “soutien aveugle” à Israël dans sa “campagne génocidaire à Gaza”, challengé par la Russie, la Chine et d’autres puissances, les Etats-Unis semblent en perte de vitesse sur le continent.

Au plan militaire, les Etats-Unis ont achevé le 17 septembre, le retrait de leurs troupes du Niger, actant la fin forcée d’une coopération militaire, initiée en 2012 pour combattre le terrorisme dans le Sahel. Pour garder un pied dans la région, ils tentent de négocier de nouveaux partenariats militaires dans les pays côtiers: Ghana, Benin, Cote d’Ivoire, etc., alors que la Russie gagne du terrain dans la région .

En avril dernier, le Tchad a lui aussi exigé et obtenu le départ de 75 des 100 soldats américains installés sur son territoire.

Préserver l'approvisionnement en énergie

Largué militairement, les Etats-Unis s’accrochent à la coopération économique, pour ne pas totalement perdre pied dans un continent qui lui fournit d’importantes matières premières stratégiques.

La visite annoncée de Joe Biden en Angola participerait de cette logique. Soucieux de diversifier leur approvisionnement de pétrole, les Etats-Unis se tournent de plus en plus vers des pays africains comme l’Angola, troisième producteur de brut du continent.

Depuis 2018, les Etats-Unis s’approvisionnent en pétrole à hauteur de 20% d’Afrique, plus que leurs importations pétrolières du Moyen-Orient.

De plus, les Etats-Unis se sont engagés à financer à hauteur de 555 millions de dollars, le “couloir de Lobito”, long de 1300 kilometres.Il s’agit d’un chemin de fer destiné à relier la Zambie et la RDC au port angolais de Lobito. L’objectif est d'accéder aux bassins de production des métaux stratégiques: le cobalt et le cuivre.

La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre, des minerais stratégiques utilisés dans la fabrication de voitures électriques notamment.


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