Sans majorité, le gouvernement avait annoncé, lundi, l’utilisation du 49.3 qui permet de passer un texte sans vote des députés. Aussitôt, le Nouveau front populaire et le Rassemblement national ont annoncé le dépôt d'une motion de censure.
Les deux motions de censure seront discutées mercredi à 16h00, soit 48 heures après leur dépôt. C’est un délai imposé par la constitution pour permettre de rassembler un maximum de députés lors des votes de motion de censure et éviter qu’une poignée d’élus puisse renverser un gouvernement.
C’est la motion de censure avec le plus de signataires qui sera votée en premier. En l’état, c’est la motion déposée par le NFP qui sera donc discutée au préalable.
Eric Coquerel, président de la Commission des Finances, explique pourquoi son groupe a déposé une motion. Il sera suivi de l’orateur de la seconde motion de censure.
Ensuite, Michel Barnier, le Premier ministre, montera à la tribune pour se défendre.
Par la suite, chaque groupe parlementaire montera à la tribune pour expliquer son intention de vote. Si la première motion de censure est adoptée, la seconde ne sera pas étudiée.
Le gouvernement Barnier sera-t-il renversé ?
Les députés doivent voter pour ou contre le gouvernement, une manière de dire leur confiance ou non dans l’exécutif. Il faut 289 votes pour que la censure passe.
“Censurer ce budget est, hélas, la seule manière que nous donne la Constitution pour protéger les Français d’un budget dangereux, injuste et punitif”, a déclaré, ce mardi matin, Marine Le Pen (Rassemblement national) sur X.
Si le Nouveau front populaire et le RN votent comme un seul homme, le gouvernement Barnier est enterré. Ils représentent, à eux deux, 319 voix.
Les élus socialistes sont 66 dans cette coalition de gauche et certains espèrent pouvoir diviser les députés et que ce groupe se désolidarise du NPF; Dans ce cas, le gouvernement Barnier pourrait survivre.
C’est en tout cas un jeu d’équilibriste et tous les scénarios sont possibles.
Le secrétaire général du parti socialiste a déjà esquissé un scénario post-chute du gouvernement Barnier, ce matin sur BFM TV : “C’est le chef de l’Etat qui nomme le Premier ministre, mais je lui dis simplement, de nommer un Premier ministre de gauche : le front populaire au gouvernement et le front républicain à l’Assemblée, c’est ainsi que nous pouvons progresser”, a-t-il insisté.
