"Les explosions meurtrières de bipeurs survenues cette semaine au Liban font partie de la stratégie régionale plus large d'Israël et représentent une escalade systématique du conflit. Netanyahu semble déterminé à poursuivre l'escalade", a averti, ce jeudi, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan lors d’une interview avec l’agence de presse Anadolu.
"La stratégie d'Israël s'est d'abord concentrée sur la bande de Gaza, où plus de 41 000 personnes ont été tuées depuis octobre dernier et semble maintenant se déplacer vers le Liban", a affirmé Fidan.
Élargissement du conflit
Le ministre a exprimé son inquiétude quant à l'escalade des opérations israéliennes "de plus en plus provocatrices", laissant des "groupes comme le Hezbollah et des acteurs comme l'Iran sans autre choix que de répondre".
"La Jordanie fait savoir à ses alliés et à ses partenaires internationaux qu'elle ne restera pas silencieuse face aux actions d'Israël. Ce développement alarmant, associé aux menaces actuelles impliquant le Liban et peut-être l'Égypte, indique que le risque d'une guerre généralisée est toujours présent", a-t-il déclaré.
Mardi et mercredi, une série d'explosions de téléavertisseurs et de talkies-walkies au Liban a tué au moins 32 personnes, dont des militants du Hezbollah et des civils.
L’ancien chef de l'agence de renseignement turque, a indiqué que la capacité d'Israël à accéder à des renseignements techniques et humains sur le Hezbollah a contribué à la situation actuelle au Liban, y compris les attaques par bipeurs, et au conflit qui se prépare le long de la frontière d'Israël avec son voisin du nord.
Si ce genre d’attaque n’est pas un concept nouveau, Fidan a souligné que leur grande échelle et leur impact sur des milliers de personnes les rendaient significatives.
Il a également rappelé les efforts de son pays pour renforcer sa sensibilisation à la cybersécurité et la création potentielle d'une nouvelle agence de cybersécurité, des mesures qui pourraient s'avérer particulièrement prudentes à la suite des dernières attaques.
Il a enfin salué la décision prise hier par l'Assemblée générale des Nations unies d'adopter une résolution historique appelant à la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens au cours de l'année prochaine.
"La Palestine n'est plus qu'à un veto de la pleine reconnaissance internationale. Avec un soutien quasi-universel, à l'exception des États-Unis, de nombreux pays entretiennent déjà des relations avec la Palestine au niveau de l'État. Sur le plan juridique, toutes les étapes vers la création d'un État palestinien ont été franchies, à l'exception de la reconnaissance finale par le Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il conclu.
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