“J'ai appris que notre État (la Turquie) ne négligeait pas la poursuite des meurtres arbitraires et qu’elle avait ouvert une enquête. Nous attendons la même chose du gouvernement américain”, a affirmé à la presse Mehmet Suat Eygi, père de la jeune femme assassinée par des soldats israéliens lors d’une manifestation pacifique en Cisjordanie occupée la semaine dernière.
La Turquie a ouvert une enquête sur le meurtre de l'activiste turco-américaine alors que le président américain Joe Biden a estimé que la mort d’Eygi était "un accident".
"Apparemment c'était un accident, il y a eu un ricochet sur le sol et elle a été touchée par accident", avait-t-il affirmé le 10 septembre, répondant à un journaliste, au grand dam de la famille. Le lendemain, il avait cependant jugé dans un communiqué que les tirs ayant mené à sa mort étaient “totalement inacceptables”.
“Aysenur avait 10 mois lorsqu'elle s'est rendue aux États-Unis, elle a étudié dans les écoles américaines, elle est citoyenne des États-Unis, le gouvernement américain est donc également responsable. J'espère qu'il fera preuve de la même sensibilité”, a ajouté le père endeuillé.
“Les Etats-Unis sont un pays particulier. Partout où il y a de l'injustice, de l'oppression, de l'injustice envers ses propres citoyens, l'Amérique intervient. Mais lorsqu'il s'agit d'Israël, il y a probablement un peu plus d'efforts à faire pour retarder les choses. Mais je veux croire que les gens écouteront leur conscience”, a-t-il espéré.
Le corps d'Eygi va être rapatrié en Turquie vendredi
Les procédures pour le transfert du corps d'Eygi, "qui a été délibérément prise pour cible et tuée par des soldats israéliens lors d'une manifestation pacifique en solidarité avec les Palestiniens en Cisjordanie occupée, vers la Turquie ont été achevées aujourd'hui (12 septembre) par notre ambassade à Tel Aviv et notre consulat général à Jérusalem", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, ce jeudi.
“Aysenur était une personne très spéciale. Elle était sensible à la nature, aux droits de l'homme, à tout. Elle avait reçu une très bonne éducation aux Etats-Unis, elle avait une bonne situation financière, elle aurait pu s'amuser et pu vivre une vie confortable, mais elle a tout quitté pour poursuivre ses idéaux”, a affirmé Mehmet Suat Eygi en décrivant sa fille.
Eygi, 26 ans, qui possède la double nationalité turque et américaine, a été tuée le 6 septembre courant par les forces israéliennes lors d'une manifestation pacifique contre les colonies israéliennes illégales dans la ville de Beita, à l'extérieur de Naplouse, en Cisjordanie occupée.