Alors que le monde est rivé sur le sommet de l'OTAN de la semaine prochaine, notamment en raison de la candidature d'adhésion de la Suède toujours en cours, une ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a admis que son pays n'avait pas pris au sérieux les menaces terroristes auxquelles faisait face la Turquie, l’une des membres les plus importante de l’Alliance.
"Je pense que la Turquie est sérieusement exposée aux attaques terroristes et que d'autres pays, dont nous, ne la prennent pas au sérieux", a déclaré Ann Linde, à la tête de la diplomatie suédoise pendant trois ans jusqu'en octobre dernier.
La Suède a demandé son adhésion à l'OTAN l'année dernière – lorsque Linde était encore en poste – après l’offensive russe en Ukraine, mais la Turquie y a opposé son veto, assurant que ce pays devait répondre à ses préoccupations en matière de sécurité avant de devenir membre. Des groupes terroristes qui représentent une menace pour la Turquie, sont tolérés voire soutenus par la Suède sur son sol.
Dans un documentaire de la chaîne publique SVT diffusé vendredi, Linde a abordé les activités financières du groupe terroriste PKK/YPG en Suède, affirmant que le président turc Recep Tayyip Erdogan “a le droit de critiquer cette situation. C'est le droit d'Erdogan de critiquer la Suède pour ne pas avoir pris au sérieux les menaces que représentent l'organisation terroriste PKK”.
Stockholm a été critiquée à plusieurs reprises par Ankara pour avoir hébergé des membres de divers groupes terroristes pendant des décennies, tels que le PKK et FETO, à l'origine de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016 en Turquie.
Le documentaire a été diffusé un jour après que Stockholm ait condamné un sympathisant du PKK pour détention d'armes à feu et tentative de financement du terrorisme. Cette condamnation est la première du genre, après les réformes législatives réalisées par le gouvernement suédois afin de répondre aux exigences de la Turquie.
Certains des alliés occidentaux de la Turquie au sein de l'OTAN ont fait pression pour que la Suède obtienne le feu vert afin de pouvoir adhérer avant le sommet de la semaine prochaine à Vilnius, la capitale lituanienne, prévu du 9 au 11 juillet.
Mais les dirigeants turcs ont souligné que la question des problèmes de sécurité concernant la Suède ne doit pas être prise à la légère et qu'ils ne pourront approuver l'adhésion lorsque les inquiétudes de la Turquie seront dissipées.
Les nouvelles adhésions à l’OTAN se font avec l’approbation de l’ensemble des membres.