Dans un communiqué publié par le ministère turc des Affaires étrangères, Ankara s’est dit “profondément inquiet de la tension croissante” à Jérusalem et en Cisjordanie occupées à l’approche du mois sacré du Ramadan.
“Nous rejetons également les allégations infondées, irresponsables et provocatrices formulées par certains membres du cabinet israélien au sujet de l'État et du peuple palestiniens, qui sont en porte à faux avec les réalités politiques, historiques et contemporaines” a ajouté le ministère en faisant référence aux propos du ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich.
"Il n'y a pas de Palestiniens, car il n'y a pas de peuple palestinien", avait déclaré dimanche soir Smotrich, lors d'une soirée organisée par un groupuscule radical sioniste à Paris.
Ankara a également condamné l'annulation par Israël d'une partie d'une loi de 2005 qui avait ordonné l'évacuation des résidents juifs de quatre colonies illégales en Cisjordanie occupée.
“Nous appelons toutes les parties à mettre en œuvre immédiatement tous les points convenus à Charm el-Cheikh le 19 mars, en particulier le respect du statut historique d’Al Qods et des lieux saints, et à faire preuve de retenue et de prudence pour assurer l'observation pacifique du Ramadan, qui coïncide avec la Pâque (juive)”, a indiqué le communiqué.
Washington convoque l’ambassadeur d’Israël
Les Etats-Unis ont pour leur part convoqué l'ambassadeur israélien Michael Herzog à Washington après le vote de la loi. Herzog a rencontré la secrétaire d'État adjointe, Wendy R. Sherman mardi, selon le porte-parole adjoint, Vedant Patel.
"La secrétaire d'État adjointe a fait part de l'inquiétude des États-Unis concernant la législation adoptée par la Knesset israélienne, qui annule des aspects importants de la loi de 2005 sur le désengagement, notamment l'interdiction d'établir des colonies dans le nord de la Cisjordanie", a déclaré Mr. Patel.
En réponse à ces critiques, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu’Israël n'a "aucune intention" de faire renaître des colonies détruites en Cisjordanie il y a près de 18 ans.
Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l'annulation d'une disposition législative interdisant aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie occupée dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.
En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.
La loi votée pour permettre ce désengagement interdisait depuis lors aux Israéliens de se rendre dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d'un vote au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie occupée.
Malgré le vote au Parlement, les installations des colons à Homesh restent illégales au regard de la loi israélienne.
Ce vote ouvre potentiellement la voie à une éventuelle légalisation par les autorités israéliennes d'une colonie recréée sans leur aval à Homesh, la seule des quatre colonies juives de la zone dont les habitants avaient dû être évacués de force en 2005, avant la destruction des lieux par l'armée israélienne.