Les réseaux d'eau ne fonctionnant plus, les Gazaouis dépendent des distributions d'eau organisées par des ONG, parfois les camions d'eau sont bloqués à l'entrée de Gaza/ Photo: Reuters (Reuters)

Les autorités israéliennes ont “délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d'une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l'enclave d'un accès adéquat à l'eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts", a écrit HRW dans un rapport publié ce jeudi.

"Cette pratique, qui fait partie d’une politique de tueries de masse, signifie que les autorités israéliennes ont commis un crime contre l’humanité, une extermination qui est toujours en cours”.

HRW explique que la destruction des centrales électriques a privé la population d’eau, les pompes ne pouvant plus fonctionner. En stoppant l’entrée de camion de livraison d’eau, Israël a également empêché la population d’accéder à ce bien essentiel.

Pour l’ONG, il s’agit bien d’un acte de génocide selon la Convention de 1948.

Cette Convention a été écrite et mise au point après la Seconde Guerre mondiale pour “empêcher la répétition d’actes similaires à l’Holocauste commis contre les populations juives européennes”. Israël a ratifié cette Convention en 1951.

Des enfants palestiniens cherchent de la nourriture dans les décharges à Gaza, où les attaques continues et le blocus israélien ont rendu extrêmement difficile l’accès aux denrées comestibles

Posted by TRT Français on Tuesday, July 16, 2024

Israël s’estime “calomniée”

Israël nie tout acte de génocide et s’en tient à son droit de se défendre après les attaques du 7 octobre 2023. Elle justifie ses actions au nom de “la lutte contre le terrorisme”. Selon Tel Aviv, les rapports d’Amnesty International et de HRW sont des “calomnies”, des rapports “fabriqués de toutes pièces, entièrement faux et basés sur des mensonges”.

Israël explique qu’il ne bombarde que des cibles militaires. Pourtant, des camps de déplacés faits de tentes, des maisons individuelles, des écoles où s’entassent des déplacés, des hôpitaux ont été régulièrement bombardés.

Acte de génocide ou génocide ?

Human Rights Watch indique que pour son enquête, qui a duré une année, elle a contacté l’armée israélienne qui n’a pas répondu à ses sollicitations.

Le rapport détaille son travail. Pour l’ONG, priver une population d’eau potable est un acte de génocide. Pour la qualification de génocide, légalement, il faut prouver l’intention de nuire à une population. Human Rights Watch a donc rappelé et collecté les déclarations de nombreux officiels israéliens qui ont répété vouloir “détruire les Palestiniens.“

Human Rights Watch n’est pas la seule organisation à accuser Israël de génocide. Amnesty International a publié un rapport qui va dans ce sens il y a un mois.

Il convient de rappeler que la Cour pénale internationale a publié, le mois dernier, des mandats d’arrêt à l’attention de Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien et Yoav Gallant, l’ancien ministre de la Défense pour crime de guerre et crime contre l’humanité au regard des actes commis par l’armée israélienne à Gaza.

La guerre à Gaza a fait 45 000 morts, la plupart des victimes sont des civils.

TRT Français et agences