L’équipe de Blast a réussi à se faire inviter au salon de l’immobilier organisé par l’agence Garkan. Cet évènement, décrit comme “un salon de vente dédié aux Juifs en France qui envisagent de venir vivre en Israël”, se tient plusieurs fois par an à Paris. Il faut préciser que les bureaux de cette agence sont situés à Tel Aviv.
Les salons ont eu lieu en mars et en septembre 2024, dans les prestigieux Salons Hoche, situé dans le quartier huppé du XVIe arrondissement de Paris. Les exposants présents proposaient des biens à Tel Aviv, Haïfa, Eilat, et dans d’autres villes israéliennes. Très prudents, aucun vendeur n’a admis oralement vendre des biens en “Judée-Samarie”, appellation utilisée par Israël pour désigner la Cisjordanie occupée.
La fameuse agence Garkan proposait plusieurs semaines plus tard un bien dans le projet baptisé Kedem, situé dans la colonie Avnei Hefetz, en plein cœur des territoires palestiniens. Cette agence vend à l’international les projets d’une entreprise très active dans les colonies israéliennes en Cisjordanie.
La Judée-Samarie en cours de colonisation
La colonie d’Avnei Hefetz s’agrandit d’année en année, menaçant plusieurs villages palestiniens environnants.
La puissance occupante, en l'occurrence Israël, ne doit pas transférer sa population dans les zones contrôlées selon le droit international, mais c’est exactement ce qu’elle fait. Le gouvernement israélien projette d’implanter un million de colons en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est), contre près de 500 000 aujourd’hui.
Selon le journal Haaretz, le projet Kedem prévoit la construction de 900 logements. Selon l’ONU, au moins 700 000 colons résident actuellement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, un chiffre en hausse depuis le déclenchement de l’offensive israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.
Il faut ajouter que ces colonies sont illégales au regard du droit international. L’ONU alerte d’ailleurs dans un rapport de 2024 que cette politique de colonisation, qui s’accompagne de violences, risque “d’éliminer toute possibilité pratique” de créer un État palestinien et compromet “ les chances de parvenir à la solution des deux États”.
Les autorités françaises, elles, autorisent la vente de ces biens sur leur territoire. Par ailleurs,Emmanuel Macron n’a toujours pas décidé de reconnaître l’État palestinien, malgré les pressions de La France insoumise.