L’Elysée a reconnu que 130 accidents ont eu lieu dans les chantiers liés aux Jeux olympiques. "Avec 130 accidents, dont 17 graves, les chantiers olympiques sont cinq fois moins accidentogènes que la moyenne du BTP", a-t-elle indiqué au Conseil olympique et paralympique (COP).
Des accidents fréquents
Deux chantiers cruciaux se distinguent parmi les grands projets en Ile-de-France: le projet Eole, qui vise à prolonger le RER E, et le bassin d'Austerlitz, qui doit assainir l'eau de la Seine avant les Jeux Olympiques. Ces deux chantiers, liés au groupe de construction Fayat, ont été le théâtre d'accidents tragiques. En mars 2020, Jérémy Wasson, un étudiant de 21 ans, a fait une chute mortelle sur le toit d'un chantier de Pantin mal protégé. Puis, le 16 juin 2023, Amara Dioumassy, un maçon de 51 ans, est décédé après avoir été percuté par un camion sur un chantier le long de la Seine, où les mesures de sécurité étaient insuffisantes.
Ces accidents n'ont pas eu lieu sur les chantiers du Grand Paris Express ni sur ceux des JO, qui bénéficient d'un traitement spécifique en matière de sécurité des travailleurs. Des chartes sociales et environnementales ont été signées par les principales organisations syndicales et patronales, et un comité consultatif surveille leur mise en œuvre.
Si le contrôle de la sécurité sur les chantiers olympiques a donné des résultats positifs, avec un taux d'accident quatre fois inférieur à la moyenne du secteur du BTP, d’autres chantiers en Ile-de-France présentent toujours des problèmes de sécurité et les accidents mortels restent fréquents. Les syndicats de salariés soulignent une inégalité de traitement et déplorent la pression, subie par les chefs de chantier, dès que les observateurs externes se retirent.
Les travailleurs sans-papiers
Les mauvaises conditions de travail entachent la préparation des JO. La sous-traitance en cascade et la présence d'intérimaires et de travailleurs sans-papiers constituent également des facteurs de risque pour la sécurité. Dans une de ses éditions de décembre dernier, le journal Libération s’était fait l’écho de révélations à propos de l'exploitation des travailleurs sans-papiers sur les chantiers.
Ces faits sont embarrassants pour les organisateurs et le gouvernement qui vantent l'exemplarité de Jeux olympiques censés redorer l’image de la France en 2024.
Dans un contexte de critique féroce sur les conditions de travail dans les chantiers de la coupe du monde de football au Qatar et d'appel au boycott de l'événement sportif le plus suivi au monde, le quotidien français avait recueilli les témoignages des ouvriers payés à hauteur de 80 euros par jour, au marché noir, sans aucune déclaration, aucune cotisation sociale, ni jour de repos.
Dix travailleurs sans-papiers des chantiers des JO ont, du reste, assigné des géants du BTP devant le conseil de prud’hommes de Bobigny.
Selon la CGT, qui défend ces travailleurs dans cette procédure et estime qu’une centaine d’ouvriers sont dans cette situation, les entreprises donneuses d’ordre sont responsables, car le code du travail impose aux donneurs d’ordre de contrôler faits et gestes sur les chantiers.