Le chef du gouvernement britannique est arrivé jeudi matin dans la capitale rwandaise, où il doit participer vendredi et samedi à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM).
"Les gens doivent garder l'esprit ouvert sur le programme (d'expulsion), les critiques doivent garder l'esprit ouvert sur le programme", a déclaré Boris Johnson à la presse, en marge d'une visite d'une école de Kigali.
"Ce que les gens doivent comprendre, ce que les critiques du programme doivent comprendre, (...) c'est que le Rwanda a connu une transformation totale au cours des deux dernières décennies", a-t-il souligné, accusant ses détracteurs de fonder leurs inquiétudes sur "une perception, peut-être un stéréotype, du Rwanda".
Le petit pays d'Afrique de l'est a connu un développement économique remarquable, qui lui a valu le surnom de "Singapour de l'Afrique".
Le projet de Londres d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés clandestinement au Royaume-Uni a été condamné par de nombreuses ONG de défense des droits de l'homme, l'ONU et l'Église anglicane, qui l'a qualifié d'immoral.
Selon la presse britannique, le prince Charles est également opposé à ce dispositif, qu'il a qualifié en privé de "consternant".
Boris Johnson s'est dit "évidemment" prêt à faire valoir "les mérites évidents" du texte devant l'héritier de la couronne britannique, également présent à Kigali pour le CHOGM où il représentera sa mère Elizabeth II.
Comme le prince Charles la veille, le Premier ministre a été reçu jeudi matin par le président Paul Kagame.
Les deux dirigeants se sont notamment entretenus sur ce "Partenariat Royaume-Uni/Rwanda sur la migration et le développement économique, qui s'attaque aux dangereux gangs de passeurs tout en offrant une chance de se construire une nouvelle vie dans un pays sûr", a déclaré Downing Street dans un communiqué.
Aucun migrant n'a pour l'instant été expulsé dans le cadre de ce programme, après que le premier avion à destination de Kigali a été bloqué à la dernière minute le 14 juin par une décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Mercredi, le gouvernement britannique a présenté au Parlement un projet de loi permettant d'outrepasser la CEDH.