Au moins 576.000 personnes, soit un quart de la population, sont proches de la famine dans la bande de Gaza, a déclaré mardi un haut responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Conseil de sécurité de l'organisation, avertissant qu'une famine généralisée serait "presque inévitable" si aucune mesure n'était prise.
Un enfant de moins de deux ans sur six souffre de malnutrition aiguë et d'émaciation dans le nord de Gaza, et la quasi-totalité des habitants de l'enclave palestinienne dépend d'une aide alimentaire "terriblement insuffisante" pour survivre, a déclaré Ramesh Rajasingham.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) "est prêt à étendre et à intensifier rapidement ses opérations si un accord de cessez-le-feu est conclu", a déclaré Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM, aux 15 membres du Conseil.
"En attendant, le risque de famine est alimenté par l'incapacité d'acheminer des denrées alimentaires essentielles en quantités suffisantes à Gaza et par les conditions de travail quasi impossibles auxquelles notre personnel est confronté sur le terrain", a-t-il ajouté.
Le 17 novembre, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) avait annoncé que les habitants du nord de la bande de Gaza étaient “au bord de la famine et n'ont nulle part où aller” à cause de la guerre qui fait rage.
Vive iniquiétude
Les espoirs d'une trêve entre Israël et Hamas que tentent d'arracher les médiateurs internationaux n’ont pas suffi pour apaiser la vive inquiétude pour plus de 2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza.
Le territoire palestinien dévasté est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.
Les Etats-Unis et le Qatar, engagés avec l'Egypte dans une médiation entre Israël et le Hamas, espèrent obtenir une trêve avant le début du ramadan, permettant la libération d'une partie des 130 otages détenus dans le territoire.
Les discussions portent sur une trêve de six semaines, durant laquelle un otage - parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades - serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source proche du Hamas.
Le président américain Joe Biden a évoqué lundi soir "un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan" afin de "faire sortir tous les otages".
"Nous serions bien sûr heureux d'y parvenir d'ici la fin de semaine", a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller. "Nous tentons de faire franchir la ligne d'arrivée à cet accord, et selon nous c'est possible".
Près de 30.000 morts
L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en visite à Paris, et le président français Emmanuel Macron ont réitéré mardi leur volonté commune d'arriver "très rapidement à un cessez-le-feu".
La libération des otages est une "priorité" absolue pour Paris , a rappelé Emmanuel Macron. L'émir du Qatar a dénoncé pour sa part un "génocide du peuple palestinien", avec des "déplacements forcés" et des "bombardements sauvages".
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays accueille à partir de mercredi une réunion des ministres des Finances du G20 dominée par les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza, a également réaffirmé mardi que le Premier ministre israélien Benjamin s'y livrait à un "génocide contre les femmes et les enfants" palestiniens.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui a entraîné des destructions massives d'infrastructures et des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources palestiniennes et onusiennes.
Jusqu’à présent, l'offensive israélienne a fait 29.782 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza.