Des milliers d'Israéliens ont afflué vers Bab al-Amoud à Jérusalem-Est scandant des slogans hostiles aux Palestiniens et aux Arabes tels que "Mort aux Arabes".
Les autorités israéliennes ont déclaré avoir déployé 3 200 agents de sécurité pour le défilé, organisé par les colons israéliens pour célébrer ce qu'ils appellent l'unification de Jérusalem, en référence à l'occupation de Jérusalem-Est par Israël en 1967.
Des ministres extrémistes et ultranationalistes israéliens, dont Itamar Ben Gvir (ministre de la Sécurité intérieure) et Bezalel Smotrich (ministre des Finances), ont participé à la marche des drapeaux, qui est partie de Jérusalem-Ouest. Le ministre de l'Énergie, Israël Katz, a également participé à cette manifestation ainsi que des membres de la Knesset et d'autres responsables, dont Yuli Edelstein, chef de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, rapportent des journalistes.
Des foules de Palestiniens ont répondu en agitant des drapeaux palestiniens, tandis que les Israéliens exécutaient également leur "danse du drapeau".
La marche commence à Jérusalem-Ouest, passe par la porte de Damas et le quartier musulman de la vieille ville jusqu'au mur de Buraq, que les juifs appellent le mur des lamentations.
923 colons israéliens, dont un ministre et des membres à la Knesset, ont pris d'assaut la mosquée dans la matinée, sous haute protection policière. Des activistes israéliens ont diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo montrant des députés israéliens chantant l'hymne national d'Israël lors de leur prise d'assaut de la mosquée.
La Turquie s’indigne
La diplomatie turque a fermement condamné la prise d’assaut de la mosquée al-Aqsa par des extrémistes juifs sous protection de la police israélienne.
“Nous condamnons fermement l'incursion de groupes juifs fanatiques dans la mosquée Al-Aqsa le 18 mai, sous la protection de la police israélienne, violant une fois de plus le statu quo historique dans le Haram al-Sharif, ainsi que leurs tentatives de pratiquer leur culte dans cette zone” a indiqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
Ankara a réitéré son “appel au gouvernement d'Israël pour qu'il ne permette pas de telles actions provocatrices” et s’est dit s’attendre à ce que “les mesures nécessaires soient prises sérieusement et sans délai pour préserver le statu quo dans les lieux saints”.
"Marche provocatrice"
L'ONU ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël, qu'elle juge "illégale" au regard du droit international.
Mercredi, Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, avait mis en garde Israël contre son "insistance" à organiser cette marche "provocatrice", preuve selon lui de "l'assentiment du gouvernement israélien aux vues des extrémistes juifs".
Le Hamas avait, lui, condamné "la campagne de l'occupation sioniste contre notre peuple à Jérusalem occupée sous prétexte d'assurer la sécurité de la marche des drapeaux".
Cette marche controversée a déclenché de violents affrontements ces dernières années, dont un conflit de 11 jours entre Israël et des groupes palestiniens à Gaza en mai 2021.
Pour les musulmans, Al-Aqsa représente le troisième site le plus sacré de l'islam. Les juifs appellent cette zone le mont du Temple, car elle abritait deux temples juifs dans l'Antiquité.
Israël a occupé Jérusalem-Est, où se trouve Al-Aqsa, pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Il a annexé l'ensemble de la ville en 1980, une décision qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.