Au rebut les vieilles chaudières... Un millier de projets ont été sélectionnés en France pour réduire rapidement la consommation d'énergie fossile des bâtiments publics, pour un coût de 130 millions d'euros.
Raccordement au réseau de chauffage urbain plutôt que chaudières gaz au palais de Chaillot (musée et salle de spectacle à Paris), panneaux photovoltaïques sur les toits de l'université de Toulon dans le sud du pays, isolation des combles du bâtiment des douanes à Papeete, en Polynésie française, pour moins climatiser: avec ces projets, le gouvernement espère pouvoir économiser chaque année l'équivalent de la consommation domestique d'une ville de 50.000 habitants dès l'hiver 2023-2024.
Alors que l'exécutif a déployé à l'automne un plan de sobriété visant à réduire de 10% la consommation d'énergie de la France en deux ans, et de 40% d'ici à 2050, "l'Etat se doit d'être exemplaire à la fois sur le court terme mais également sur le long terme, pour diminuer drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre", indique le gouvernement dans un communiqué transmis mardi à l'AFP.
Il rappelle que le bâtiment est le principal secteur consommateur d'énergie en France, générant environ un quart des émissions de gaz à effet de serre. Cet appel à projets est le deuxième du genre, après la sélection de 800 projets au printemps 2022 pour 50 millions d'euros, permettant d'économiser annuellement la consommation d'une ville de 25.000 habitants.
"C'est un double mouvement" combinant "rénovation du bâti" et "changement des usages", explique-t-on au ministère de la Transition énergétique. "Si on rénove un bâtiment tout en mettant le chauffage à 25 degrés, l'opération n'est pas vraiment réussie", ajoute-t-on.
Ces mesures ont permis de réduire de 8% la consommation d'électricité des bâtiments publics entre octobre 2022 et janvier 2023, et d'environ 11% pour le gaz, selon la même source. Depuis 2019, le gouvernement a investi 3,9 milliards d'euros pour rénover des bâtiments publics. Pour les bâtiments tertiaires, dont ceux de l'Etat, il entend aussi réduire la consommation d'énergie de 40% d'ici à 2030 et de 60% d'ici à 2050.