Lenteur, rigidité ou tremblement, l'apparition de deux de ces trois signes est typique d’une maladie de Parkinson, ces symptômes moteurs sont couramment appelés la triade parkinsonienne.
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative après la maladie d'Alzheimer, caractérisée par la destruction des neurones à dopamine de la substance noire du cerveau, qui sont impliqués dans le contrôle des mouvements.
"Il s'agit d'une pathologie chronique neuro-dégénérative, qui entraîne une atteinte progressive et sélective des cellules du cerveau", explique le Professeur français Philippe Damier, neurologue et président du conseil scientifique de l'association France Parkinson, dans une interview publiée par le journal français Journal des Femmes.
Le spécialiste précise : "cette destruction prématurée progressive et irréversible de certains neurones de la substance noire du cerveau entraîne un déficit en dopamine. Celui-ci est alors à l'origine des symptômes classiquement de la maladie : tremblements au repos, lenteur des mouvements et rigidité musculaire dit plastique".
La personne atteinte de la triade motrice (lenteur, rigidité et tremblement), ressent de la fatigue, de l'engourdissement, ou encore de la sensation d'être bloqué, jusqu'à l'incapacité d'effectuer le moindre mouvement.
L'akinésie, qui est la lenteur, est le signe le plus répandu de la maladie, où l'individu rencontre une difficulté à initier les mouvements, en particulier les mouvements réclamant de la précision et les mouvements semi-automatiques, comme la marche ou l'écriture.
Crispée, voutée en avant, la tête baissée, ainsi s'observe la rigidité chez une personnes ayant cette pathologie. Cette hypertonie qui peut concerner l'ensemble des muscles du corps, mène parfois à pencher d'un côté, notamment en position assise.
Un tremblement lent, relativement régulier et peu ample, est le troisième signe qui se manifeste après plusieurs années d'évolution de la maladie. A ne pas confronter avec le tremblement essentiel, ce symptôme s'accentue au repos, c'est-à-dire lorsque le membre concerné ne participe à aucun mouvement, et vice versa si la personne initie un mouvement, le tremblement cesse.
Les membres supérieurs sont souvent les plus affectés, à savoir la main et le poignet, cependant, ça peut ne concerner qu'un seul doigt
"L'âge moyen du diagnostic est 58 ans. La maladie ne réduit pas l'espérance de vie", souligne l'Association France Parkinson sur son site officiel.
Depuis 1997, le 11 avril, date d'anniversaire de la naissance de James Parkinson, est devenue la Journée Mondiale du Parkinson.
Pourquoi Parkinson
En 1817, James Parkinson, médecin britannique, avait marqué l'histoire en décrivant avec précision la maladie, méconnue à l'époque, de la paralysie agitante dans son essai "An Essay on the Shaking Palsy", en examinant un de six patients présentant des symptômes de la maladie et en les observant pour recueillir les informations nécessaires à son étude.
60 ans plus tard la pathologie a été renommée en son honneur, une affection proposée par le neurologue français Jean-Martin Charcot.
Les causes de la maladie de Parkinson demeurent inconnues, malgré des années de recherche, les médecins en réfèrent à l’hérédité et l’environnement.
Pour la majorité des cas, l'hypothèse de la combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants, s'avère la plus plausible aujourd’hui.
"Les causes de la maladie de Parkinson sont multiples, mais on ne les a pas encore tous identifiés : on sait qu'il y a une origine génétique dans 10 à 15 % des cas. Il y a alors un gène en cause, mais dans le reste des cas, c'est multifactoriel : ça peut être à la fois génétique et lié à un facteur environnemental", précise Philippe Damier.
Plusieurs spécialistes constatent un lien de cause à effet entre les commotions cérébrales et la répétition des traumatismes et des chocs fréquents dans la boxe, le rugby mais aussi le
football.
Environ 30% des boxeurs développent après leur carrière des troubles neurologiques" a fait savoir Jean-François Chermann, neurologue, spécialiste en France des commotions chez les sportifs, est responsable de la consultation "Commotion cérébrale et sport", dans son livre paru en 2010 "K-O, le dossier qui dérange".
Le 19 juillet 1996, aux Jeux Olympique d'Atlanta, le boxeur légendaire, Mohamed Ali Clay, honoré pour allumer la flamme olympique, expose, à la surprise de centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, sa maladie de Parkinson.
Cette apparition a suscité beaucoup d'émotions parmi ses admirateurs.
Diagnostiquée à ses 42 ans, la survenue précoce de la maladie de Parkinson chez Clay a provoqué de fortes suspicions autour de la boxe aux yeux des médecins.
Dans son ouvrage Chermann racontait que Mohamed Ali "à la fin de ses entraînements, baissait sa garde et demandait à son sparring-partner de lui mettre des coups à la tête pour montrer qu’il était le plus fort", avant de conclure "il y a un lien entre sa maladie actuelle et ce genre de pratiques".
De la boxe sans contact, pour un autre combat
Force, agilité et équilibre mais comment renforcer ses trois pilier du système locomoteur chez une personne qui, en tombant, a du mal à se relever.
Rock Steady Boxing est un organisme américain à but non lucratif qui propose un programme fondé sur l'entraînement de boxe sans contact, adaptée spécialement aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade modéré ou sévère.
Combattre la pathologie au sens propre comme au sens figuré est la devise de cette initiative.
La boxe fait exercer toute l’agilité du corps et de l’esprit en incitant la personne en mouvement à bouger par petits pas dans toutes les directions sans trop penser à ses pieds.
L'avantage de cet exercice pour le corps et pour le cerveau est le fait de bouger
ses mains et ses bras tout en maintenant l’équilibre du bas du corps.
Les séances de kinésithérapie à base de boxe sans contact sollicitant à la fois les capacités physiques et les fonctions cognitives, visent à améliorer la démarche, la coordination des mouvements, la force, la dextérité, ou encore à stimuler la capacité d’attention par des jeux de mémoire associés au mouvement.
Boxer la maladie de Parkinson, améliore le quotidien des patients, aide à mieux gérer la maladie et pouvait même ralentir sa progression.
Le programme de Rock Steady Boxing tire son origine, des études menées entre 1980 et1990 qui montraient que des sports très physiques comme la boxe pouvaient considérablement aider les personnes souffrant de la maladie.
Pour l’heure, la prise en charge des sujets atteints de triade parkinsonienne repose principalement sur l’administration de dopamine, pour compenser les effets liés à la
neurodégénérescence, ou encore d'autres traitements médicaux permettant de soulager les symptômes non moteurs de la maladie.