Ce léger recul s'explique "principalement par la politique zéro Covid de la Chine (continentale, Hong Kong, Macao et Taïwan) qui enregistre une perte exceptionnelle de 33% de chiffre d'affaires, passant d'un milliard de dollars en 2021 à 740 millions en 2022", précise à l'AFP Thierry Ehrmann, son président.
Néanmoins, "en 2022, le marché de l'art contemporain s'installe comme locomotive avec un nombre de transactions dans le monde qui progresse de 12% (de 102.000 à 119.400). On passe aussi de 34.000 à 39.880 signatures, un record absolu, et on enregistre 5.000 nouveaux prix records", détaille-t-il.
Il est soutenu notamment par l'art "ultra-contemporain", où huit artistes du Top 10 sont des femmes. Ce secteur représente 15,5% du marché de l'art contemporain (artistes nés après 1945).
En vingt ans, la valeur globale de l"'ultra-contemporain" a été multipliée par 26, portée par ses 2.670 artistes, cinq fois plus nombreux en 2022. Le prix moyen de leurs cinq meilleures adjudications est passé de 618.000 dollars à 4,9 millions dollars par œuvre.
Entre 2021 et 2022, les ventes sur le marché de l'art "ultra-contemporain" ont ainsi bondi de 300 à 420 millions d'euros, précise M. Ehrmann.
Sur le marché global de l'art contemporain, les Etats-Unis reprennent la première place avec un milliard de dollars de chiffre d'affaires, soit une progression de 39%. New York à elle seule représente 38% de la valeur mondiale, ajoute-t-il.
Le Royaume-Uni pèse 18% du marché de l'art contemporain avec 486 millions de dollars et progresse de 15% par rapport à l'exercice précédent. "Il consolide son avance sur la France (68 millions de dollars) qui ne concentre toujours que 3% seulement du chiffre d’affaires mondial", poursuit M. Ehrmann, selon lequel "le Brexit n'a pas eu d'impact sur le marché de l'art".
La domination des maisons de ventes anglo-saxonnes est absolue: Christie's (31 % du chiffre d’affaires mondial), Sotheby's (26%) et Phillips (14%) concentrent plus de 70% de la valeur de ce segment.