Ces cinq jeunes sont poursuivis dans le cadre d'une information judiciaire ouverte ce mercredi pour escroquerie en bande organisée, blanchiment de cette infraction et association de malfaiteurs.
Ils auraient récupéré frauduleusement entre fin 2021 et début 2022 la propriété de ces NFT, notamment des têtes de singes "Bored Ape", dont la valeur est estimée à 2,5 millions de dollars, selon le parquet de Paris.
Le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert le 23 août une enquête sur ces vols de NFT, confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC).
Christophe Durand, le chef-adjoint de ce service, a expliqué à l'AFP que l'enquête avait débuté "fin 2021 d'initiative", en observant les investigations sur internet concernant ces vols présumés réalisées par un internaute.
Sous le pseudonyme de ZachXBT, cet internaute s'est penché sur "les énervements de la communauté de propriétaires de la série limitée des singes Bored Ape Yacht Club", a précisé M. Durand.
Le footballeur du PSG Neymar, le rappeur américain Eminem ou Paris Hilton ont déjà affiché leur appartenance à ce cercle.
Le mode opératoire décrit était le suivant: les individus déclaraient via un site internet aux propriétaires de ces NFT qu'ils pouvaient transformer leurs oeuvres d'art numériques statiques en fichiers animés.
Un site de hameçonnage se serait caché derrière, qui conduisait les victimes à céder sans le savoir leurs codes de cession de leurs NFT.
Selon le parquet de Paris, cinq victimes ont été identifiées, dont l'une se serait fait subtiliser à elle seule 3 NFT, pour un préjudice évalué à 2,5 millions de dollars. L'un de ces singes vaudrait à lui tout seul près d'un million de dollars.
L'OCLCTIC a placé sept personnes en garde à vue lundi, cinq jeunes nés entre 1998 et 2003, habitant Paris, Caen et Tours, et les parents de l'un d'entre eux, selon le parquet de Paris.
Selon le parquet, les parents de l'un des mis en cause ont été relâchés sans poursuites à ce stade.
Parmi les cinq mis en examen, deux sont suspectés d'avoir fait le site et le marketing, et trois autres d'avoir fait la publicité et les opérations de blanchiment, selon M. Durand.
Deux de ces cinq jeunes hommes, déjà identifiés par l'enquête de ZachXBT, sont considérés comme centraux par la justice. Le parquet de Paris a pris à leur encontre des réquisitions de placement en détention provisoire.