Il s'agit du deuxième phénomène de chaleur intense en à peine un mois en Europe.
Cette multiplication est une conséquence directe de la crise climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Le mercure devrait dépasser mardi la barre des 40 degrés au Royaume-Uni. Le dernier record britannique remonte au 25 juillet 2019, avec 38,7 degrés relevés à Cambridge (sud-est).
"C'est sûr que les Anglais ne sont pas habitués à ça. C'est dur d'être dehors, même à l'ombre c'est étouffant", a déclaré à l'AFP Emily Nixon, 34 ans, qui lundi a trouvé refuge dans une piscine municipale à Londres.
Lundi déjà, 38,1°C ont été relevés dans l'est de l'Angleterre, température la plus élevée cette année, la troisième jamais enregistrée au Royaume-Uni. Et le pays a vécu sa nuit la plus chaude jamais recensée entre lundi et mardi, avec des températures qui par endroits ne sont pas descendues sous les 25 degrés, a annoncé le Met Office.
L'Agence de sécurité sanitaire britannique a pour la première fois émis son niveau d'alerte le plus élevé, mettant en garde contre les risques que la chaleur fait peser même sur les personnes jeunes ou en bonne santé.
Certaines écoles resteront fermées et le ministre des Transports Grant Schapps a souligné sur la BBC que "non", les transports publics du pays n'étaient pas en mesure de gérer de telles chaleurs.
Le gouvernement a été accusé de prendre le phénomène à la légère. Le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson a été critiqué pour avoir séché une réunion d'urgence sur la crise dimanche, préférant assister à un pot de départ. Et le corps médical a condamné les commentaires du vice-Premier ministre Dominic Raab, qui a dit aux Britanniques de "profiter du soleil".
Des militants écologistes du groupe Extinction Rebellion ont par ailleurs brisé mardi matin des vitres des locaux de News UK, qui édite notamment le tabloïd The Sun, le journal The Times, pour protester contre le traitement de la canicule dans certains médias.
"The Sun a choisi de mettre en une des images de femmes en bikinis, de plages et d'enfants heureux avec des glaces", a dénoncé le groupe. Un autre tabloïd, Daily Express, a titré lundi "Ce n'est pas la fin du monde, stay cool and carry on" (restez au frais et continuez).
En Irlande voisine, il faisait 33 degrés à Dublin lundi, soit la plus haute température enregistrée depuis 1887.
Campings brûlés
Les Pays-Bas ont enregistré lundi leur jour le plus chaud de l'année, avec 35,4°C dans la ville de Westdorpe (sud-ouest). Mardi, les températures pourraient atteindre les 39°C dans le sud et le centre du pays, s'approchant du record national (40,7 degrés en 2019).
La Belgique redoute elle aussi des records, le thermomètre pouvant grimper par endroits jusqu'à 40°C, selon l'Institut royal de météorologie qui a décidé de placer en "rouge", le niveau d'alerte le plus élevé, les provinces de Flandre occidentale et du Hainaut.
Exceptionnellement les grands musées gérés par l'Etat fédéral sont accessibles gratuitement mardi aux plus de 65 ans qui peuvent y trouver de la fraîcheur, a annoncé le secrétaire d'Etat chargé de la Politique scientifique.
En France, après les nombreux records de chaleur lundi, la température devrait baisser mardi sur la façade atlantique et la chaleur se décaler sur l'est.
Lundi, les records ont été battus dans plusieurs villes: 39,3°C à Brest (nord-ouest), 42°C à Nantes (centre-ouest) ou 42,6°C à Biscarosse (sud-ouest), selon Météo France. Le record absolu dans le pays, 46°C, remonte au 28 juin 2019 à Vérargues (sud).
La France est toujours confrontée à deux grands incendies dans la région de Bordeaux, qui ont déjà ravagé plus de 19.000 hectares de forêt. Quelque 16.000 personnes ont dû être évacuées lundi sous plus de 40°C.
Au pied de la touristique dune du Pilat, les cinq campings desquels 6.000 vacanciers avaient été évacués la semaine dernière "ont brûlé à 90%", ont dit les autorités locales.
"Risque extrême" en Espagne
L'Espagne est quant à elle en proie à une suffocante vague de chaleur depuis plus d'une semaine avec des incendies ravageant des dizaines de milliers d'hectares.
Le pays, qui étouffe depuis le 10 juillet avec des maximales dépassant nettement les 40°C et redescendant peu la nuit, devrait connaître un très court répit en ce début de semaine.
"Le changement climatique tue des personnes (...) mais aussi notre écosystème, notre biodiversité", a réagi lundi le président du gouvernement Pedro Sanchez.
Au Portugal, où quatre incendies se sont déclarés dans le centre et le nord du pays, les feux de forêt ont fait en dix jours quatre morts, cinq blessés graves et entraîné l'évacuation de 960 personnes selon la Protection civile.
Environ la moitié du territoire de l'UE est actuellement confrontée à un risque de sécheresse à cause de l'absence prolongée de précipitations, qui expose des pays comme la France, la Roumanie, l'Espagne, le Portugal et l'Italie à une probable baisse de rendement des cultures, selon la Commission européenne.