L'association d'insertion sociale nancéienne a demandé à deux de ses employées de retirer leur voile ou d'acccepter un licenciement. Elles doivent encore donner leur réponse. / Photo: TRT Arabi (TRT Arabi)

C’est une histoire qui n’a pas manqué de titiller le nouveau ministre de l’Intérieur à qui le hijab a toujours posé problème. Deux employées nancéiennes de l'association Accueil et réinsertion sociale pourraient perdre leur emploi non pas pour une faute professionnelle mais parce qu'elles portent le voile.

"Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s'extraire des règles communes en matière de laïcité. Je soutiens cette association, opérateur de l'État, qui ne fait qu'appliquer la loi", a écrit Bruno Retailleau sur la plateforme X.

L’organisme social a changé en août dernier son règlement intérieur et pose dorénavant l’obligation de neutralité religieuse. Pour quelle raison ? Ce n’est pas très clair, la présidente du conseil d’administration invoque l’obligation de laïcité pour les associations qui assurent une mission de service public déléguée par l’Etat.

Les deux jeunes femmes concernées ont été reçues pour un entretien par la direction qui leur propose soit de retirer leur voile, soit une rupture de contrat à l’amiable, soit un licenciement.

Pourtant, elles ont été embauchées alors qu’elles portaient déjà un hijab, et travaillent depuis plusieurs années pour l’association sans que cela ne pose problème.

Un nouveau règlement pour affirmer la laïcité

Valérie Jurin, élue municipale de droite à Nancy et la présidente du conseil d'administration de l’association s’est défendue dans les médias locaux, elle réfute toute islamophobie: "Il était important de réaffirmer le caractère apolitique et le caractère laïque de l'action menée par cette association, parce que c'est notre socle" . Elle dit regretter "le cas douloureux de ces deux salariées qui sont des très bonnes professionnelles."

L’affaire a été révélée cette semaine par la radio locale de Radio France. Les salariés de l’association sont très mobilisés à propos de la situation. Le syndicat SUD appelle à une manifestation mercredi 2 octobre. La CGT, dans un communiqué, réclame la fin des procédures contre les deux salariées et le retrait du nouveau règlement intérieur.

TRT Français et agences