L'Unrwa, agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a estimé samedi que 800.000 personnes ont été contraintes de fuir Rafah depuis le 6 mai suite aux appels à évacuer lancés par l'armée israélienne avant de lancer des opérations terrestres dans cette localité du sud de la bande de Gaza.
A Rafah, "800,000 personnes (...) ont été forcées de fuir depuis que les forces israéliennes ont entamé l'opération militaire dans la zone le 6 mai", indique sur X Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa.
Lazzarini a ajouté qu’en “réponse aux ordres d'évacuation demandant aux gens de fuir vers les soi-disant zones sûres, elles sont principalement allées dans les zones du centre (de la bande de Gaza) et à Khan Younès (sud, ndlr) y compris dans des bâtiments détruits".
Depuis le 6 mai, l'armée israélienne a sommé les habitants de plusieurs quartiers est de Rafah de les évacuer, avant d'y entamer des bombardements et "opérations ciblées" au sol pour éliminer les derniers bataillons du Hamas qui s'y trouvent selon elle.
Selon l'ONU, un million de Gazaouis fuyant les combats et les bombardements étaient venus s'ajouter aux habitants de Rafah, massés dans cette ville adossée à la frontière égyptienne, soit un total estimé à 1,4 million de personnes.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, "les Palestiniens ont été forcés de fuir à de multiples reprises à la recherche d'un lieu sûr qu'ils n'ont jamais trouvé, même pas dans les abris de l'Unwra", affirme Philippe Lazzarini sur X.
"L'affirmation selon laquelle les habitants de Gaza peuvent se rendre dans des zones sûres ou humanitaires est fausse (....) Il n'y a pas de zones sûres à Gaza", assure M. Lazzarini.
"Les zones vers lesquelles les gens fuient aujourd'hui ne disposent pas d'un approvisionnement en eau potable ni d'installations sanitaires", ajoute-t-il.
L'opération terrestre sur Rafah, annoncée depuis des mois par Israël, a suscité une forte opposition de la communauté internationale face aux craintes de carnage parmi les civils.
Samedi soir, l'armée israélienne a par ailleurs enjoint la population de certains quartiers de Gaza-ville, dans le nord de l'étroit territoire palestinien, d'"évacuer immédiatement vers des abris identifiés à l'ouest de la ville" de Gaza, théâtre ces dernières heures d'affrontements intenses.