Des Palestiniens observent les dégâts après sur le site d'une frappe israélienne dans une zone désignée comme étant sûre pour les personnes déplacées, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. / Photo: AA (AA)

Au moins 40 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées lorsqu'Israël a pris pour cible un camp de déplacés près de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des sources médicales.

L'attaque contre des civils déplacés s'est produite près de la base logistique de l'UNRWA à Tal Al-Sultan, dans la partie ouest de Rafah, a indiqué le bureau des médias de Gaza.

Les avions israéliens ont bombardé plusieurs tentes dans la zone, utilisant des missiles et des bombes d’une tonne, a fait savoir cette source.

Le massacre s’est produit dans une zone que l’armée israélienne avait classée comme “zone sûre”.

La présidence palestinienne et les forces nationales ont condamné le massacre, et des marches de colère ont eu lieu dans certaines zones de Cisjordanie occupée, exigeant la fin du génocide à Gaza.

Le mouvement Hamas a tenu l’administration américaine et le président Joe Biden en particulier pour responsables de ce massacre, et a appelé à une escalade des pressions pour mettre fin à l’agression israélienne.

Israël cible les équipages du Croissant rouge

Plus tôt, la défense civile de Gaza a déclaré avoir transporté 50 personnes, dont des morts et des blessés, vers des centres médicaux. La zone visée abritait au moins 100 000 personnes déplacées.

Dans un bref communiqué, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes d'ambulanciers ont transporté également des blessés vers des centres de soins.

Il a également fait part des difficultés à atteindre les blessés en raison du ciblage direct de ses équipages.

Des incendies ont embrasé la zone après l'attaque et font toujours rage, selon des témoins oculaires interviewés par l’agence Anadolu.

Ces attaques surviennent en dépit de l'ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) enjoignant Israël de mettre fin à son offensive à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge avant que la ville ne soit ciblée par l’armée israélienne depuis le 6 mai courant.

Borrell : Il faut respecter la décision de la CIJ

Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrell a affirmé que le raid israélien ayant tué des dizaines de Palestiniens “nous amène à exiger la nécessité de mettre en œuvre la décision de la Cour Internationale de Justice”.

Il a à ce titre noté que les ordonnances de la CIJ sont importantes pour obtenir justice. L’arrêt de la Cour doit être appliqué, mais nous constatons qu'Israël continue de faire ce qu'on lui a demandé de cesser de faire.

Borrell a en outre proposé de relancer la mission de l'Union européenne au terminal de Rafah, et ce en coordination avec l'Autorité palestinienne.

Selon l'armée israélienne, il s’agirait d’un “complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d'importants terroristes” .

"La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l'utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis", a-t-elle assuré dans un communiqué.

Elle a en outre indiqué "avoir connaissance d'informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés".

Les forces israéliennes multiplient depuis le 7 mai les opérations, malgré une décision rendue vendredi par la CIJ qui a ordonné à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire.

Israël a tué près de 36 000 Palestiniens dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre et la campagne militaire qu’il mène a transformé une grande partie de l'enclave de 2,3 millions d'habitants en ruines, laissant la plupart des civils sans abri et exposés au risque de famine.

TRT Français et agences