Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont, pour la première fois, engagé une discussion “significative” sur des sanctions contre Israël s’il ne respecte pas le droit international humanitaire, a déclaré, lundi, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheál Martin.
“Il y avait un consensus très clair sur la nécessité de faire respecter les institutions juridiques humanitaires internationales”, a déclaré Martin à l’issue du Conseil des affaires étrangères.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a enjoint vendredi Israël de cesser son offensive à Rafah et d’ouvrir le poste-frontière de Rafah pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans l’enclave.
“Pour la première fois lors d’une réunion de l’UE, j’ai vu de manière réelle des discussions importantes sur les sanctions”, a déclaré Martin.
“L’une des conclusions était de convoquer une réunion du Conseil d’association UE-Israël pour faire part de nos graves préoccupations et ... chercher à obtenir d’Israël une réponse en termes de respect des ordonnances de la Cour”, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a insisté sur la nécessité de respecter le droit international.
"Tout le monde est d'accord pour dire que les décisions de la Cour internationale de Justice sont obligatoires et qu'elles doivent être mises en œuvre", a affirmé M. Borrell, après l'ordre donné par cette cour à Israël de cesser "immédiatement" son offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
L'Espagne et l'Irlande avaient demandé conjointement, fin février, à la Commission européenne d'examiner le respect par Israël des droits humains, conformément à l'accord d'association en vigueur.
L'armée israélienne a poursuivi ses bombardements ce weekend sur Rafah malgré l'ordonnance de la Cour internationale de Justice.
Lundi, des responsables palestiniens ont accusé Israël d'avoir bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 45 personnes.
M. Borrell s'est dit "horrifié" par ces frappes, réclamant qu'elles cessent "immédiatement".
L’Irlande et l'Espagne, toutes deux membres de l'UE, ainsi que la Norvège, ont décidé de reconnaître l'État de Palestine à compter d’aujourd’hui. D'autres pays européens y sont plus réticents ou jugent que le moment n'est pas opportun.
Lire aussi: UE: le Premier ministre belge veut des sanctions contre Israël