Le président tunisien Kaïs Saïed a nommé lundi de nouveaux membres de la commission électorale, est-il annoncé au Journal officiel, une démarche qui va renforcer sa mainmise sur le pouvoir et jette une ombre sur l'intégrité du processus électoral.
Le chef de l'Etat avait exprimé le mois dernier son intention de remplacer la plupart des membres de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), l'un des rares organes encore indépendants dans le pays d'Afrique du Nord.
Il a déjà dissout le Parlement et pris le contrôle du système judiciaire en s'octroyant l'été dernier la quasi-totalité des pouvoirs, indiquant qu'il pourrait gouverner par décrets.
Ses opposants ont dénoncé un coup d'Etat.
Kaïs Saïed a par ailleurs lancé la rédaction d'une nouvelle Constitution pour remplacer celle instaurée à la suite de la révolution de 2011, assurant que l'ensemble de ses démarches sont indispensables pour sauver la Tunisie de la crise.
Vice-président de l'ancienne commission électorale, Farouk Bouasker va prendre la tête de la nouvelle commission, composée de sept membres.
Parmi les nommés par le chef de l'Etat figure Sami Ben Slama, membre d'une précédente commission et qui a exprimé ces derniers mois son soutien à l'égard des démarches entreprises par Kaïs Saïed.
Il est un fervent critique du parti Ennahda, principal parti d’opposition au président.