Deuxième journée morte dans les tribunaux tunisiens. Des centaines d’avocats du pays ont protesté contre l’arrestation de deux confrères. Sonia Mahdani, samedi dernier, et Mehdi Zagrouba, lundi. Ce dernier a dû être hospitalisé en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi, ses défenseurs ont constaté des traces de coups et de torture, lors de leur dernière entrevue.
"Liberté ! l'Etat policier, c'est du passé", ont scandé les avocats vêtus de leurs robes noires, en référence à la révolution de 2011 et au départ de Zine El Abidine Ben Ali.
Ils ont été rejoints par de nombreuses associations civiles qui dénoncent la multiplication des arrestations contre les militants depuis plusieurs mois.
"Personne n'est au-dessus des lois"
Le président tunisien, Kais Saied, reste droit dans ses bottes face aux nombreuses critiques. Il a reçu la ministre de la Justice et a souligné: “Personne n’est au-dessus des lois”. Il a expliqué que ce qui s’est passé ces derniers jours n’est pas du tout lié au corps des avocats mais plutôt à ceux qui ont osé insulter leur patrie dans les médias et même l’humilier. Et quand la France, les Etats-Unis et l’Union européenne expriment leurs préoccupations face aux récentes arrestations, il répond que c’est une "ingérence étrangère inacceptable".
Kais Saied jouit des pleins pouvoirs depuis le coup de force du 25 juillet 2021.
Ces arrestations ne sont pas les premières. Depuis plusieurs mois, des militants de la société civile sont arrêtés, généralement après avoir critiqué le pouvoir en place.