La grève des éboueurs, c’est un sujet récurrent à Marseille. Encore plus chaud quand la flamme olympique parcourt la ville les 8 et 9 mai. Les éboueurs de la ville se sont mobilisés du 30 avril au début de cette semaine. Les poubelles se sont entassées dans les 4e et 5e arrondissements, puis le mouvement s’est étendu à presque tous les secteurs. La reprise du travail dès mardi 7 mai a permis d’évacuer quasiment tous les monceaux de poubelles.
“Il y a plein de déchets sur la rue, ça me dérange un peu. L’image de la ville est moche”, nous confie Fédérico, habitant du 8e. Mathilde vit dans le 1er arrondissement de Marseille et cette grève elle l’a trouvé justifiée. “Si les travailleurs trouvent qu’ils n’ont pas assez de moyens pour travailler décemment, je suis d’accord avec eux. Je trouve cela normal, même si c’est désagréable de voir beaucoup d’ordures à Marseille.”
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De mauvaises conditions de travail
Les agents dénoncent les mauvaises conditions de travail et l’insalubrité des locaux dans lesquels ils travaillent. “Il n'y a pas d'équipements de sécurité. Ils n'ont pas de douche, pas de toilettes, pas de siège dans les salles de pause”, a affirmé Véronique Dolot, représentante CGT des sections collecte Métropole, auprès de la chaîne nationale française France 3.
La réorganisation récente de la collecte à travers la ville début mars a mis le feu aux poudres. Partant du principe que les habitants jetaient moins leurs déchets ménagers avec la mise en place du compostage, la Métropole Aix-Marseille a voulu réduire le ramassage dans certains secteurs. Véronique Dolot avait d’ailleurs adressé un courrier au préfet des Bouches-du-Rhône dénonçant cette nouvelle gestion.
Réquisition des agents et fin de la grève
Avec l’arrivée de la flamme olympique ce mercredi 8 mai, la Métropole devait trouver une sortie de crise. Dimanche 5 mai, elle a annoncé par le biais d’un communiqué de presse la réquisition des agents de la collecte. “À quelques jours de l’arrivée de la flamme olympique dans la cité phocéenne, leurs objectifs sont clairs : ternir l’image de notre territoire et prendre en otage l’ensemble des Marseillais. La Métropole s’est pourtant montrée à leur écoute et leur a tendu la main à de multiples reprises pour retrouver le chemin du dialogue et celui de la reprise du travail. En vain », pouvait-on lire. Dans ce même communiqué, la Métropole a annoncé porter plainte pour “messages insultants et diffamatoires sur des collaborateurs”.
Le lendemain dans la matinée, la Métropole d’Aix-Marseille a envoyé les forces de l’ordre au centre de tri pour faire sortir les camions, les grévistes stoppant les sorties. La grève a été suspendue le lendemain.
Depuis, même si 70 % du ramassage a repris, des poubelles jonchent encore le sol de quelques rues marseillaises. Aucune négociation ne semble avoir été entamée entre la Métropole Aix-Marseille et les syndicats. La colère est toujours là, se plaignent les organisations de salariés.