Une trêve négociée par l'Egypte est entrée en vigueur samedi soir après cinq jours de guerre entre l'armée israélienne et le Jihad islamique de Gaza.
L'escalade meurtrière de cette semaine a été la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022. Elle avait commencé mardi par des raids aériens ayant tué trois commandants militaires du Jihad islamique.
Israël et le Jihad islamique ont remercié l'Egypte pour sa médiation, que Washington a également saluée.
La Maison Blanche s'est félicitée de l'annonce d'une trêve "afin d'éviter de nouvelles pertes humaines et rétablir le calme, à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens", a souligné sa porte-parole Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.
A Gaza, Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, a mis en garde Israël contre "toute action stupide ou assassinat de commandants [...] de la résistance palestinienne", alors que Mohammad al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique joint par téléphone au Caire a fait part d'un accord incluant un engagement d'Israël "à cesser de cibler des combattants".
"Calme" contre "calme"
"La réponse d'Israël à l'initiative égyptienne" signifie que "la réponse au calme sera le calme, et que si Israël est attaqué ou menacé, il continuera à faire tout ce qu'il doit faire pour se défendre", a indiqué un communiqué officiel israélien au nom de Tzachi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, sans confirmer le moindre accord.
A Gaza, territoire sous blocus israélien depuis la prise de pouvoir du mouvement Hamas en 2007, le ministère de l'Intérieur a accusé Israël de concentrer ses frappes "sur des objectifs civils et des bâtiments résidentiels".
Depuis mardi, les affrontements entre Israël et Gaza ont coûté la vie à 34 Palestiniens. Côté israélien, une octogénaire a été tuée jeudi à Rehovot, dans le centre d'Israël.
"Je suis profondément attristé par les pertes de vies humaines [...] y compris celles d'enfants et de femmes, causées par des frappes israéliennes et les tirs aveugles de roquettes vers Israël par le Jihad islamique et d'autres groupes", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, dans un communiqué.
"J'appelle toutes les parties à respecter le cessez-le-feu" et "j'attends avec impatience le rétablissement de l'accès" de l'aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté.
6 commandants, 13 civils
Parmi les Palestiniens tués figurent six commandants militaires du Jihad islamique, des combattants de ce mouvement, et d'autres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. L'armée israélienne affirme que quatre civils, dont trois mineurs, ont été tués par des roquettes palestiniennes tombées sur la bande de Gaza.
La bande de Gaza a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.