Au Tchad, les discussions du dialogue national inclusif qui devaient reprendre vendredi, sont reportées au samedi 3 septembre à 10h00 au Palais de la culture, a annoncé par voie de communiqué vendredi, le présidium du dialogue national.
Ces travaux avaient été suspendus mardi pour permettre à la commission ad hoc de facilitation, d’engager des discussions avec des composantes, telles que la coalition Wakit Tama et le parti politique “Les Transformateurs“, qui refusent de participer aux assises, pour qu’elles rejoignent la table des négociations.
Mais ce comité ad hoc composé de sages et de religieux, se trouve dos au mur car certaines coalitions refusent de prendre part au dialogue national inclusif.
La coalition Wakit Tama par exemple, a récusé ce vendredi 2 septembre, la commission ad hoc de facilitation, mise en place par le présidium du dialogue national inclusif, l’accusant de ne pas être neutre ni impartiale.
Par voie de communiqué publié vendredi, Wakit Tama a exprimé ses plus vives préoccupations quant au processus actuel du dialogue national.
Ladite coalition s’est interrogée en outre sur la répression des partisans du parti politique “Les Transformateurs“ dans ce contexte où ils sont appelés à regagner le dialogue national avec Wakit Tama et les groupes non participants.
Wakit Tama a condamné aussi “avec la dernière énergie“ l’encerclement des locaux du parti “Les Transformateurs“ et la répression aveugle des forces de défense et de sécurité qui s’en est suivie. Elle a appelé enfin toutes les forces vives à rester mobilisées pour des actions citoyennes futures.
Jeudi, plus de 80 partisans du parti “Les Transformateurs“ ont été arrêtés par la police pour “troubles à l’ordre public“ selon un communiqué de la police. Au moment de leur arrestation, ces derniers faisaient de la sensibilisation à Ndjamena par rapport à un meeting du parti prévu samedi dans la capitale tchadienne.
Dans un communiqué distinct, le parti “Les Transformateurs“ a indiqué que depuis 03h00 du matin vendredi, ses locaux étaient encerclés par les forces de l’ordre. Le parti a indiqué qu’il ne connaissait pas le mobile de cet acte et qu’il maintenait son meeting de ce samedi 3 septembre.
“Vous voyez le comportement de nos autorités qui, en période dite de dialogue, nous prennent pour des rebelles alors que nous ne disposons même pas d’une arme chez nous. Et comme nous ne savons rien de tout cela, nous maintenons notre meeting du samedi 3 septembre“, a indiqué à l’Agence Anadolu par téléphone, Succès Masra, leader du parti “Les Transformateurs“.
Après l’arrestation de plusieurs dizaines de ses partisans, Les Transformateurs ont décidé de quitter la table des négociations en vue de leur éventuelle participation au dialogue national inclusif.
“Après l’arrestation de 91 de nos militants, ils viennent d’encercler à 3 heures du matin le siège du parti et la Place du Balcon de l’Espoir. Le monologue à main armée est là pour empêcher le dialogue du peuple. Nous suspendons à l’instant toute négociation jusqu’au retrait de ces forces et la libération de tous“, a écrit dans un communiqué vendredi, Succès Masra.
Dans un communiqué de presse, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou appelle à la retenue face à la tension qui monte en cette période de dialogue national.
“Suite à des manifestations sur la voie publique des partisans du parti « Les Transformateurs“, organisées jeudi 1er septembre 2022, les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de près d’une centaine d’entre eux pour troubles à l’ordre public », écrit le président de la CNDH.
