Des Soudanais fuyant le conflit dans la région du Darfour en route vers Adré, au Tchad, le 4 août 2023. / Photo: Reuters (Reuters)

Au Soudan, la guerre civile n'épargne pas les hôpitaux. Environ 70 personnes ont été tuées dans une attaque contre le seul hôpital fonctionnel de la ville assiégée d'El Fasher au Darfour, a déclaré ce dimanche Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé.

Les autorités imputent l'attaque contre l'hôpital maternel universitaire saoudien aux insurgés des Forces de soutien rapide (RSF). Le groupe a subi des pertes apparentes sur le champ de bataille face à l'armée soudanaise et aux forces alliées sous le commandement du chef de l'armée, le général Abdel-Fattah Burhan.

Burhan est notamment apparu samedi près d’une raffinerie de pétrole en feu au nord de Khartoum, que ses forces ont déclaré avoir saisie aux FSR.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a dénoncé l'attaque comme “une violation du droit international”.

Les tentatives de médiation internationale, les pressions, et les sanctions visant Burhan, n’ont pas mis fin aux combats.

Le directeur général de l’OMS n'a pas désigné les auteurs de l'attaque, mais les autorités locales ont accusé les FSR d'en être responsables.

Clémentine Nkweta-Salami, responsable des Nations unies et coordonnatrice des efforts humanitaires de l'organisation mondiale au Soudan, a prévenu, jeudi, que les FSR avaient donné un "ultimatum de 48 heures aux forces alliées aux forces armées soudanaises pour quitter la ville et ont indiqué qu'elles allaient attaquer prochainement".

“Depuis mai 2024, El Fasher est assiégée par les FSR”, a-t-elle déclaré. “Les civils d’El Fasher ont déjà enduré des mois de souffrances, de violences et des violations flagrantes des droits humains sous ce siège prolongé. Leurs vies sont désormais en jeu en raison d’une situation de plus en plus précaire”, a ajouté Clémentine Nkweta-Salami.

L’OMS met en garde

“L’attaque effroyable contre l’hôpital saoudien d’El Fasher, au Soudan, a fait 70 morts et 19 blessés parmi les patients et leurs accompagnateurs”, a écrit le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message publié sur la plateforme sociale X.

Un autre établissement de santé à Al Malha a également été attaqué samedi, a-t-il ajouté.

Le Soudan est instable depuis qu'un soulèvement populaire a forcé la destitution d’Omar El-Béchir en 2019.

Une transition de courte durée vers la démocratie a échoué lorsque Abdel-Fattah Burhan et le général Mohammed Hamdan Dagalo des FSR ont uni leurs forces pour mener un coup d’Etat militaire en octobre 2021.

Omar El-Béchir est accusé par la Cour pénale internationale d'avoir mené une campagne génocidaire au début des années 2000 dans la région occidentale du Darfour avec les Janjawids, précurseurs des FSR.

TRT Français et agences