Au moins 124 personnes ont été tuées, samedi, dans des attaques menées par les forces (paramilitaires) de soutien rapide (FSR) contre le village d'Alseriha, dans l'État de Gezira, au centre du Soudan, a indiqué le Réseau des médecins soudanais.
“Une force affiliée aux FSR a commis un massacre contre des civils dans le village d'Alseriha, entraînant la mort de 124 personnes de la zone, à la suite d'une attaque armée qui a duré des heures, tandis que des dizaines d’autres personnes ont été blessées et des centaines d’autres déplacées du village”, a déclaré l’organisation non gouvernementale dans un communiqué.
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Le réseau a condamné l'attaque des FSR contre Alseriha et d'autres villages à l'est et à l'ouest de Gezira, la qualifiant “d'escalade irrationnelle contre les civils qui ont choisi de rester plus d'un an dans des conditions humanitaires difficiles et tragiques”.
RSF ne s'est pas encore exprimée sur la situation.
Plus tôt vendredi, l'Organisation Internationale pour la Migration (OIM) a signalé que 853 ménages avaient été déplacés de la ville de Tamboul et des villages environnants de l'État de Gezira.
Défection d’un commandant des FSR
Ces développements surviennent quelques jours seulement après qu'Abu Aqla Muhammad Ahmed Kikil, commandant des Forces de soutien rapide à Gezira, a annoncé sa défection de l'armée soudanaise, emmenant ses forces avec lui.
Les zones situées à l'est de Gezira, la région d'origine de Kikil, sont devenues la base de ses forces, qui combattent désormais aux côtés de l'armée.
En décembre 2023, les forces paramilitaires de Kikil ont pris le contrôle de plusieurs villes de Gezira, dont la capitale de l’État, Wad Medani, située juste au sud de Khartoum.
Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise et les FSR sont engagées dans un conflit meurtrier, qui a fait plus de 20 000 morts et déplacé plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU.
La communauté internationale et l'ONU ont intensifié leurs appels à la fin de la violence, alors que le conflit menace de plonger des millions de personnes dans la famine en raison des pénuries alimentaires dans 13 des 18 États du Soudan.