Aygün Attar, présidente du conseil d'administration de la Fondation de coopération et de solidarité Turquie-Azerbaïdjan (TADİV) / Photo: AA (AA)

Le sommet informel des chefs d'Etat de l'Organisation des Etats Turcs (OTS), qui se tiendra dans la ville azerbaïdjanaise de Shusha les 5 et 6 juillet, peut être un "grand pas" dans la reconnaissance de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), a déclaré Aygun Attar, membre du Conseil présidentiel de sécurité et de politique étrangère de Turquie.

Mme Attar a indiqué dans une interview accordée à Anadolu que l'établissement d'un groupe d’amitié entre les parlements d'Azerbaïdjan et de la RTCN et la nomination de ses membres sont "autant de développements significatifs".

Le premier ministre de la RTCN a été invité à l'événement anniversaire de la déclaration de Shusha, organisé par le parti au pouvoir en Azerbaïdjan pour commémorer le jour de la signature de la déclaration.

"Pour la première fois, le président de la RTCN, Ersin Tatar, participera à ce sommet à l'invitation du président azerbaïdjanais. Nous nous attendons à ce que ce sommet soit riche en messages et substantiel en contenu", a ajouté Attar.

Qualifiant l'invitation adressée à la RTCN en tant qu'observateur à l'OTS d’"importante", Attar a noté qu'elle s'attendait à ce que Bakou emboîte le pas à Ankara et déclare la reconnaissance de la RTCN en tant qu'État.

"Si ce processus prend du temps, l'Azerbaïdjan l'entreprendra dans le respect du droit international et d'une manière à laquelle personne ne pourra s'opposer. Nous avons vu la détermination et la capacité de l'Azerbaïdjan dans toutes les mesures prises jusqu'à présent en faveur de la partie nord de Chypre", a-t-elle précisé.

Mme Attar a souligné que la déclaration de Shusha a fait passer les relations entre la Turquie et l'Azerbaïdjan du statut de fraternelles à celui d'alliés, et revêt une importance profonde dans l'élaboration de la forme actuelle de l'OTS.

Processus de normalisation entre Ankara, Bakou et Erevan

Attar a rappelé qu'après la victoire du Karabakh, la Turquie a entamé un processus de normalisation avec l'Arménie conformément au droit international, mais qu'Erevan ne répondait pas à ces mesures, à cause de la "diaspora arménienne".

"L'aspect le plus crucial du processus de normalisation est l'abandon par l'Arménie de ses revendications sur des territoires Turcs, ce qui nécessiterait de modifier la constitution arménienne afin de supprimer la partie revendiquant le mont Ararat (Agri) et toute revendication territoriale connexe.

"La Turquie attend des mesures concrètes de la part de l'Arménie à ce sujet," a-t-elle ajouté.

Ankara a pris toutes les mesures nécessaires "jusqu'à présent", a-t-elle noté, exhortant le gouvernement d'Erevan à prendre des mesures en vue d'un processus de normalisation avec Ankara.

Soulignant que le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a reconnu la position de négociation de l'Azerbaïdjan dans son discours au parlement arménien, Mme Attar a ajouté : "Tout comme les relations de la Turquie avec l'Arménie, les relations de l'Azerbaïdjan avec l'Arménie exigent également l'élimination complète de toute revendication de territoires appartenant à l'Azerbaïdjan et à la Turquie".

Agences