M. Sonko, 49 ans samedi, investi candidat par son parti jeudi, voulait officialiser cette candidature par un rassemblement prévu samedi après-midi dans un stade dans la banlieue de Dakar. La manifestation a été interdite par le gouverneur de Dakar pour "risques de troubles à l'ordre public".
En boubou et chéchia rouges, une tenue arborée en signe de colère, l'opposant a lancé "symboliquement" samedi soir le concert de casseroles, prévu de 20H30 à 21H00 (locales et GMT), en frottant pendant plusieurs minutes des ustensiles de cuisine devant son domicile à Dakar, selon des images sur sa page Facebook.
"Nous avons opté pour cette méthode qui nous permet de nous exprimer de la manière la moins violente possible pour émettre un message fort au président Macky Sall. Le Sénégal a besoin d'apaisement, de stabilité, de tranquillité et de liberté", a dit à la presse M. Sonko, après des troubles meurtriers dans le pays début juin.
L'appel a été bien suivi dans plusieurs quartiers de Dakar et dans des villes comme Ziguinchor (sud) et Mbacké (centre). Il l'a été beaucoup moins dans d'autres localités comme Kolda (sud) et Rufisque, près de la capitale, selon la presse, des témoins et des images sur les réseaux sociaux.
Aux Parcelles assainies, un quartier de Dakar, Malick Diédhiou, un militant de M. Sonko, a participé au concert de casseroles pour "délivrer un message de paix" et "pour montrer son mécontentement car les agissements de l'Etat contre Sonko sont illégaux".
M. Sonko est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, "séquestré" selon lui, depuis le 28 mai.
L'opposant a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l'état, selon ses avocats et des juristes.
Il a par ailleurs été le 8 mai condamné à six mois de prison avec sursis lors d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.
M. Sonko a affirmé vendredi soir dans une déclaration qu'il "reste éligible", accusant le président Sall de "complot" pour l'écarter de la présidentielle.
M. Sall s'en défend. Elu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il a déclaré le 3 juillet n'être pas candidat à la présidentielle de 2024.