Privé de sorties et de visites à son domicile à la Cité Gorgui, il s’est exprimé lundi soir à travers une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux.
"Au nom de quoi, dans un pays qui se dit démocratique, on peut séquestrer, sans aucune motivation juridique, un citoyen qui n'a de tort que d'être un opposant ferme et farouche au régime du président Macky Sall, sans aucune base légale", s’est-il interrogé.
"C’est une situation injuste et on doit la combattre. J’appelle tous les militants à se mobiliser pour faire face à Macky Sall qui exerce une dictature", a affirmé l’opposant faisant allusion au 3ème mandat que tenterait de décrocher le président en exercice.
Sonko est, par ailleurs, revenu sur les accusations portées dimanche par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, faisant état d’une autre arme (à feu) et de lances pierres trouvées dans le véhicule.
"Après nous avoir mis séparément dans des véhicules, ils ont conduit le mien jusqu’à Kaolack pour venir dire ensuite qu’ils y trouvaient une seconde arme (…) Je dégage toute responsabilité par rapport à cela", a-t-il insisté.
Il a signalé que les gendarmes qui l’avaient interpellé ont confisqué son arme et l’autorisation de port y afférente, ses téléphones portables, son ordinateur, entre autres.
Ces précisions faites, le leader des Pastef a appelé ses concitoyens à un sursaut national pour barrer la route à Macky Sall dans sa volonté de briguer un 3ème mandat.
"J’appelle tous les Sénégalais à sortir massivement pour faire reculer Macky Sall dans sa tentative", a-t-il plaidé.
S’exprimant au journal de midi de la radio privée dakaroise RFM, le ministre de l’Intérieur a brandi des arguments pour motiver le dispositif sécuritaire autour de Sonko.
"Quand quelqu’un se lève pour appeler de façon récurrente à la violence, pour, de façon permanente, demander à des jeunes de manifester massivement et sous le prétexte d’un contenu creux qu’il appelle le droit à la résistance, il est du devoir, voire de l’obligation de l’Etat de prendre toutes ses dispositions dans les deux piliers qui fondent le maintien de l’ordre à savoir la prévention et la répression", a assuré Diome.
Le ministre a regretté les scènes de saccage intervenues lundi à Dakar, assurant que l'État va assumer ses responsabilités pour préserver l’ordre public.
Réagissant contre le blocus de la résidence de Sonko, des manifestants se sont livrés lundi à des actes de saccage dans plusieurs quartiers de Dakar. Pas moins d'une dizaine de véhicules ont été incendiés et des infrastructures publiques dégradées.
Un calme précaire régnait, mardi, dans le pays, plongé dans un climat tendu à quelques mois de la présidentielle de 2024.
La participation du leader des Pastef à la présidentielle est fortement compromise à cause de déboires judiciaires alors que le président sortant maintient jusque-là le flou sur un 3ème mandat que sollicitent ses sympathisants.