Sénégal : l'opposition accepte de participer aux législatives (Reuters)

La principale coalition de l'opposition sénégalaise Yewwi Askan wi (Yaw - Libérer le peuple) a décidé mercredi de participer aux élections législatives du 31 juillet sans ses titulaires sur la liste nationale, actant ainsi le dégel d’une situation politique tendue depuis le rejet partiel de sa liste des prochaines élections.

Depuis la publication officielle des listes de candidats devant participer à ces élections, Yaw avait réclamé la validation totale de sa liste comme seul gage pour la tenue des législatives.

Une série de manifestations dont celle du 17 juin ayant causé la mort de trois personnes avait été organisée.

"Le 31 juillet il y aura des élections et nous nous orientons désormais résolument vers ce rendez-vous", a indiqué mercredi le député Ousmane Sonko lors d’un point de presse organisé à l’occasion par la coalition.

"Nos titulaires ont été écartés parce que l’ambition du régime était de faire en sorte que les principaux leaders de notre coalition ne participent pas à ces élections (…) Je tiens à rassurer nos sympathisants que notre liste de suppléants est là et que nous sommes présents dans les 54 départements", a poursuivi le député, promettant une défaite spectaculaire à la mouvance présidentielle.

La coalition s’est, en outre, engagée à pacifier le climat politique en annulant aussi les manifestations de ce mercredi qui avaient été interdites par les autorités, comme celle du 17 juin.

"Ce ne sont pas les interdictions des préfets qui ont motivé notre décision. C’est après avoir écouté le peuple sénégalais que nous avons pris cette décision", a indiqué la députée Aissatou Mbodj.

Elle a cité la préparation de la fête de la Tabaski (Aid el kebir), le calendrier scolaire avec notamment les examens à venir et les bons offices de médiateurs sociaux comme principales motivations de l’annulation des manifestations qui étaient programmées dans plusieurs localités du pays.

Considérant ces législatives comme un référendum contre la mal gouvernance sous le régime Macky Sall et ses velléités de briguer un 3ème mandat, le député Sonko a appelé les sénégalais à un concert de casseroles et de klaxons jeudi à partir de 20 heures pour sonner le début de la fin du régime.

AA