Des patients palestiniens devant l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, à Deir Al-Balah / Photo: Reuters (Reuters)

"Israël met en œuvre une politique concertée de destruction du système de santé de Gaza dans le cadre de sa plus large offensive sur Gaza", a déclaré jeudi dans un communiqué la Commission d'enquête indépendante internationale des Nations unies.

Dans ce texte, l’ancienne Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, accuse Israël d’avoir ciblé les personnels médicaux et les centres de santé, ce qui équivaut à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le plus grand hôpital de Gaza, l'hôpital Al- Shifa, qui comptait 800 lits, a été complètement détruit en mars 2024 après avoir été occupé par l’armée israélienne pendant deux semaines. Lors du départ des troupes israéliennes, des dizaines de corps ont été retrouvés en décomposition. L’un des médecins-chefs de l'hôpital déclarait alors à la presse que plusieurs de ses collègues médecins avaient été tués ou faits prisonniers. Pendant les deux semaines d’occupation, les patients ont été laissés à leur sort, et 21 personnes sont mortes faute de soins.

Navi Pillay accuse Israël d’avoir tué et torturé médecins et infirmiers, d’avoir tiré sur des ambulances et empêché des blessés d’être secourus. Dans ce rapport, les auteurs citent le cas de Hind Rajab qui a été tuée avec sa famille ainsi que deux infirmiers venus la chercher dans la voiture criblée de balles de ses parents.

Israël a toujours argué que les hôpitaux étaient utilisés par le Hamas pour cacher des hommes ou des centres de commandement, voire des tunnels.

Plus de 1000 médecins et infirmiers tués à Gaza

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 10 000 patients de Gaza qui avaient besoin de soins urgents ont été empêchés de sortir de l’enclave depuis que le poste-frontière de Rafah aux portes de l'Égypte a été fermé en mai 2024.

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que 1000professionnels de la santé avaient été tués à Gaza, ce qui représente “un coup dur énorme pour le système de santé local”.

Cette commission d’enquête a précédemment accusé Israël et le Hamas de crimes de guerre concernant les attaques du 7 octobre et les jours qui ont suivi.

Israël n’a pas coopéré pour la réalisation de cette dernière investigation. Elle a notamment empêché les enquêteurs d'entrer en Cisjordanie et en Israël. Tel-Aviv estime que ce comité est anti-israélien.

En avril dernier, Dominic Allen, représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) pour les Territoires palestiniens racontait à la presse ce qu'il avait observé dans le complexe hospitalier Nasser, longtemps assiégé par les forces israéliennes dans la ville de Khan Younès. Il a décrit avoir vu “du matériel médical volontairement brisé, des échographes – qui, vous le savez, sont un outil très important pour garantir des accouchements sûrs – aux câbles coupés.”

Agences