Le premier ministre israélien est le premier chef d'état étranger reçu à la Maison blanche par le nouveau président américain / Photo: Reuters (Reuters)

Donald Trump a sidéré le monde, sa proposition de contrôle américain sur Gaza, aux côtés d'un Premier ministre israélien tout sourire a fait l'effet d'une mauvaise plaisanterie.
La France ne soutient pas ce plan, les déclarations du président américain sont "dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas.

À l’issue du Conseil des ministres, elle a expliqué que "la France est opposée pleinement aux déplacements des populations. Nous nous en tenons à notre politique qui est: pas de déplacement des populations, la recherche d'un cessez-le-feu temporaire vers un processus de paix et une solution à deux États" israélien et palestinien.

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Au Quai d’Orsay, on insiste sur le fait que l'avenir de Gaza passe par "un futur Etat palestinien" et non par le contrôle "d'un pays tiers".

Les autres alliés européens d’Israël ne sont pas plus enthousiastes. "Nous devons voir les Palestiniens pouvoir vivre et prospérer dans leurs territoires, à Gaza, en Cisjordanie", a réagi le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

En Allemagne, même la très pro-israël ​​Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, rappelle que la bande de Gaza appartient aux Palestiniens, que “la population civile de Gaza ne doit pas être expulsée et Gaza ne doit pas être occupée de manière durable, ou de nouveau colonisée".

La Turquie qui a soutenu les Palestiniens tout au long de ces 15 mois trouve inacceptable une telle idée: "La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan. "Expulser (les Palestiniens) de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne peuvent accepter. Il n'est même pas question d'en discuter".

Les pays arabes scandalisés par le plan

L’Arabie Saoudite a réagi rapidement. Engagée dans des négociations pour une normalisation avec Israël, Ryad a décidé de communiquer assez sèchement quitte à doucher les espoirs du Premier ministre israélien qui avait annoncé qu’un accord de normalisation allait “se faire”.

L’Arabie saoudite écarte toute normalisation avec Israël sans la création d’un état palestinien, a déclaré ce mercredi la diplomatie saoudienne. “L’Arabie Saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela”.

Le roi de Jordanie rencontrait le président de l'autorité palestinienne à Amman aujourd'hui. Lors d'une conférence de presse, le roi de Jordanie Abdallah II a rejeté "toute tentative" pour prendre le contrôle des Territoires palestiniens et déplacer ses habitants. Le monarque a souligné "la nécessité d'arrêter les activités de colonisation et de rejeter toute tentative d'annexion de terres et de déplacement des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie", selon un communiqué du Palais royal.

L’Égypte qui, selon Donald Trump devrait avec la Jordanie accueillir les deux millions de Gazaouis, insiste à travers son ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, sur "l'importance d'avancer rapidement dans les projets de relance (…) à un rythme accéléré (…) sans que les Palestiniens quittent la bande de Gaza, notamment en raison de leur attachement à leur terre et de leur refus de la quitter".

Le président américain a affirmé mardi vouloir prendre "le contrôle" de Gaza et déplacer les habitants du territoire palestinien, après avoir reçu à la Maison Blanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Agences